Ce
qui
contribua
surtout
à
l'élévation
de
Léon,
ce
furent
ses
habiles
démarches
pour
se
concilier
tous
les
grands
personnages
occidentaux,
aussi
bien
ceux
qui
se
trouvaient
près
de
lui
que
ceux
qui,
par
hasard,
passaient
par
la
Syrie.
Il
allait
les
trouver
ou
il
les
invitait
à
venir
le
voir.
Il
se
mettait
en
relation
avec
ceux
qui
se
trouvaient
trop
loin,
soit
par
lettres,
soit
par
ambassades.
Nous
avons
déjà
vu
quel
appareil
il
avait
déployé
pour
recevoir
le
grand
empereur
Frédéric
et,
plus
tard,
le
fils
de
celui-ci.
Nous
avons
vu
aussi
qu'il
alla
plus
tard
à
Chypre
rendre
visite
à
Richard
roi
d'Angletrrre,
ainsi,
probablement
qu'à
Philippe
Auguste
roi
de
France,
soit
à
Ptolémaïs,
soit
sur
les
frontières
de
la
Cilicie,
à
Attalie,
où
ce
roi
venait
de
débarquer.
Nous
venons
de
voir
quelle
belle
réception
il
fit
au
duc
Henri
de
Champagne,
quand
celui-ci
fut
nommé
Roi
de
Jérusalem.
Peu
de
temps
auparavant,
Léon
paraît
avoir
invité
et
reçu
chez
lui
le
Connétable
de
Jérusalem,
Amaury,
nommé
au
trône
de
Chypre,
qui
succéda,
la
même
année
à
son
frère
Guy
de
Lusignan,
mort
le
13
Avril
1194,
et
passa
ensuite,
en
1198,
au
trône
de
Jérusalem
en
prenant
pour
épouse
Isabelle,
l'héritière
de
ce
royaume,
comme
nous
l'avons
dit
plus
haut.
On
ne
sait
pas
pourquoi
ce
dernier
s'est
rendu
chez
Léon,
car
aucun
des
historiens
des
Croisades
ne
nous
le
dit,
excepté
pourtant
notre
Lambrounien
qui,
dans
sa
lettre
à
Léon,
prétend
qu'il
est
venu
prêter
aide
à
ce
dernier.
Voici
ce
qu'il
dit:
«Lorsqu'il
vous
est
venu
en
aide,
il
a
été
heureux
et
flatté
de
votre
bienveillance».
Mais
pourquoi
donc
alors
Léon
avait-il
besoin
de
secours
et
d'aide?
Etait-ce
pour
lui
demander
son
conseil
ou
son
appui
dans
une
guerre?
Et,
dans
ce
dernier
cas,
dans
une
guerre
contre
qui?
Etait-ce
contre
le
comte
de
Tripoli,
ou
contre
les
Templiers,
ou
contre
les
Infidèles?
Nous
restons
avec
le
désir
de
le
savoir.
Quoiqu'il
en
soit
de
l'aide
que
Léon
sollicita
ou
que
Amaury
lui
offrit,
Léon,
trois
ans
après,
en
1197,
vint
en
aide
à
celui-ci
d'une
façon
plus
franche
et
dans
une
circonstance
plus
importante,
lorsque
le
corsaire
grec
Canaki
vint
enlever,
au
village
de
Paradize,
sur
les
bords
de
Chypre,
la
princesse
Echive,
première
femme
d'Amaury,
avec
ses
enfants,
et
emportant
tout
ce
qu'elle
possédait
les
emmena
à
Kyr-Isaac,
gouverneur
de
la
Petite
Antioche
de
Craque.
Par
ses
violentes
menaces,
Léon
obtint
qu'on
lui
remît
la
princesse
qu'il
conduisit
au
fort
de
Coricos
où
il
appela
de
nouveau
Amaury
à
qui
il
rendit
sa
famille
et
qu'il
combla
de
présents,
ainsi
que
nous
l'avons
raconté
en
détail
dans
la
description
de
la
Petite
Antioche
ou
Antiochette
que
nous
avons
faite
dans
notre
livre
de
Sissouan.
Il
serait
superflu
de
dire
combien
de
telles
relations
resserraient
les
liens
d'amitié
des
hauts
personnages
de
l'Occident
avec
Léon.
Encore
vers
les
dernières
années
de
sa
vie,
lorsqu'il
était
solidement
assis
sur
son
trône,
Léon
reçut
cordialement,
en
1218,
André,
roi
de
Hongrie,
de
retour
de
Ptolémaïs,
qu'il
conduisit
en
grand
cortège
à
Tarse.
Là,
par
des
mariages
décidés
entre
eux
deux,
Léon
et
André
firent
contracter
des
liens
de
parenté
à
leurs
enfants.
Léon
savait,
ce
qui
d'ailleurs,
est
généralement
connu
de
tous,
que
ces
liens
de
parenté
affermiraient
le
maintien
de
ses
Etats
et
que
des
alliances
le
protégeraient
contre
ses
ennemis.
C'est
pour
cela,
comme
nous
l'avons
dit
à
plusieurs
reprises,
qu'il
se
choisit
d'abord
une
épouse
parmi
les
Antiochiens,
ses
proches
rivaux.
Ensuite,
il
fit
du
prince
d'Antioche
son
gendre,
en
lui
faisant
épouser
sa
nièce
qu'il
avait
adoptée.
Ensuite
il
s'allia
avec
ses
seconds
proches
voisins
les
Chypriotes,
en
épousant
lui-même
une
des
filles
du
roi
de
cette
île
et
en
donnant
en
mariage
une
autre
des
filles
de
ce
dernier
à
Roupin-Raymond,
son
neveu
adoptif.
Plus
tard,
il
s'allia
encore
avec
le
plus
grand
souverain
des
contrées
voisines,
celui
de
Jérusalem,
en
mariant
sa
fille
Rita,
qu'il
avait
eue
de
sa
première
femme,
avec
Jean
de
Brienne.
Allié
de
cette
façon
avec
les
trois
principaux
souverains
occidentaux
de
l'Asie,
il
contracta
encore
une
alliance
avec
le
nouvel
empereur
grec
de
Nicée,
en
mariant,
comme
nous
l'avons
déjà
dit,
son
autre
nièce,
Philippine
avec
lui.
Ces
derniers
princes
et
rois
étaient
les
plus
puissants
souverains
chrétiens
dont
les
Etats
avoisinaient
plus
ou
moins
ceux
de
Léon.
Quant
aux
autres
principautés,
baronnies
et
comtés,
bien
que
d'aussi
noble
origine,
Léon
les
considérait
comme
de
beaucoup
inférieures
à
ces
premières
puissances.
Ce
ne
furent
que
les
frères,
fils
et
petit-fils
de
son
successeurs
Héthoum
qui
s'allièrent,
par
la
suite,
avec
les
seigneurs
de
ces
principautés,
baronnies
et
comtés.
Léon
était
loin
de
méconnaître
aussi
que
l'ambition
et
la
cupidité
pouvaient
rompre
de
tels
liens
qui,
du
reste,
étaient
contractés
plutôt
pour
des
raisons
et
par
des
calculs
politiques
que
par
amour.
Nous
en
avons
une
preuve
dans
ceux
qui
l'avaient
attaché
aux
Antiochiens.
Léon
savait
aussi
que
les
amis
et
les
hôtes
qui
sont
au
loin
ne
peuvent
que
rarement
venir
en
aide
au
moment
des
contestations
aiguës
avec
les
voisins,
au
moment
d'une
invasion
soudaine
par
un
fort
et
puissant
ennemi;
et
c'était
à
ces
moments-là
que
Léon
pouvait
avoir
besoin
de
soldats
plus
forts
encore
et
tout
prêts
pour
appuyer
ses
sujets
dont
la
plus
grande
partie
ne
lui
était
attachée
que
par
les
lois
de
la
féodalité
ou
par
le
droit
de
l'hommage.
De
tous
ces
alliés,
il
n'y
avait
que
les
trois
ordres
de
Chevalerie
suivants
qui
fussent
dignes
de
Léon
et
toujours
prêts
à
le
soutenir.
1.
Les
Hospitaliers
qui,
dès
le
début
des
Croisades,
s'étaient
présentés
non
seulement
pour
combattre
les
ennemis
des
Chrétiens,
mais
aussi
pour
secourir
et
servir
les
blessés
et
les
pélerins.
C'est
pour
cela
qu'ils
prirent
ce
nom
d'Hospitaliers.
2.
Les
Templiers,
qui,
en
premier
lieu,
avaient
établi
leur
résidence
près
du
Temple
de
Salomon
à
Jérusalem.
3.
Les
Teutons
ou
Allemands.
On
pourrait
dire
de
ceux-ci
qu'ils
s'installèrent
d'abord
dans
les
Etats
de
Léon,
et
lui
présent,
lors
de
l'arrivée
de
l'empereur
Frédéric,
en
1190,
et
qu'ensuite
ils
y
revinrent,
comme
le
reste
de
l'innombrable
armée
de
Barberousse,
sous
la
conduite
du
fils
de
l'empereur
qui
s'appelait
Frédéric
comme
son
père.
Après
ils
se
rendirent
avec
ce
dernie
r
à
Ptolémaïde,
et
c'est
là
qu'ils
fondèrent
et
établirent
véritablement
leur
ordre.
Le
quatrième
Magister
de
cet
ordre
fut
un
certain
Hermann
Salza,
de
Misnie,
qui,
le
jour
de
la
Bénédiction
des
Eaux
(à
l'Epiphanie)
à
Sis,
en
1212,
se
trouvait
à
cette
grande
cérémonie.
Il
y
occupait
la
première
place
d'honneur
avant
tous
les
princes,
à
cheval
à
côté
de
Léon.
Celui-ci
lui
fit
de
grands
dons
à
cette
époque
et
plus
tard
encore,
dans
le
mois
d'avril
1212,
il
lui
donna,
en
outre
d'un
grand
nombre
de
villages
et
de
châteaux-forts,
la
forteresse
d'Amouda
et
celle
de
Koumbetvor
et
un
village
dont
le
nom
s'écrit
de
différentes
manières:
Ayn,
Aym
et
Hœion,
en
lui
traçant
longuement
les
frontières
exactes,
comme
nous
l'avons
fait
nous-même
aussi
dans
notre
description
relative
à
ce
lieu
(Voir
Sissouan,
page
143).
Dans
le
décret
par
lequel
Léon
conféra
la
propriété
de
ces
villages
et
châteaux-forts
à
Hermann,
il
remerciait
en
termes
chaleureux
les
compatriotes
des
Chevaliers
Teutons
pour
leur
amitié
et
pour
les
services
qu'il
lui
avaient
rendus,
et
adressait
des
louanges
à
leur
empereur
des
mains
duquel
il
avait
reçu
la
couronne
royale.
Il
y
traitait
les
Chevaliers
Teutons
de
frères,
à
cause
de
leur
vaillance
et
de
l'alliance
qu'ils
lui
offrirent
si
spontanément,
et
leur
laissait
toute
liberté
de
venir
habiter
le
lieu
de
ses
Etats
qu'il
voudraient,
sans
qu'ils
aient
jamais
à
craindre
que
personne
vînt
les
troubler.
Héthoum,
son
successeur,
leur
donna
encore
le
grand
bourg
fortifié
de
Haroun,
près
duquel
et
autour
de
Sarvantikar
ils
avaient
déjà
établi
une
douane,
comme
nous
le
prouve
une
charte
du
seigneur
du
lieu,
qui
date
de
1271.
Cette
charte,
est
le
dernier
document
que
nous
possédons
à
ce
sujet.
Non
moins
chers
et
utiles
à
Léon
étaient
les
Chevaliers
de
l'ordre
des
Hospitaliers,
le
plus
ancien
des
ordres
de
Chevalerie.
Ils
s'étaient
établis
en
Cilicie
avant
même
que
ce
pays
ne
fût
entièrement
conquis
par
nos
barons
d'Arménie.
Nous
en
avons
la
preuve
par
les
chartes
des
princes
d'Antioche,
données
dans
la
première
moitié
du
XII
siècle,
c'est-à-dire
en
1149.
On
leur
avait
donné
le
village
de
Sarada,
dans
la
province
de
Messis.
Léon
leur
fit
don,
en
1210,
de
la
grande
ville
de
Séleucie
et
des
fameuses
forteresses
de
Norpert
et
de
Camardias,
et
peut-être
même
de
toute
la
province
de
Séleucie
ou
d'une
grande
partie
de
l'Isaurie.
Bien
qu'après
la
mort
de
Léon,
ils
fussent
obligés,
par
fine
politique,
de
vendre
Séleucie
à
Constantin
le
Bailli,
ils
restèrent
néanmoins
dans
leurs
autres
possessions
et
forteresses
de
la
province.
Jusqu'aux
derniers
temps
du
règne
des
Héthoumiens,
c'est-à-dire,
jusqu'en
1330,
les
cours
de
Sis
et
de
Rome
furent
en
pourparlers
pour
la
cession
à
ces
chevaliers
de
ces
forteresses
que
Léon
IV
voulait
vendre,
désespérant
de
pouvoir
les
mettre
à
l'abri
des
coups
des
ennemis.
Par
un
autre
décret
de
l'an
1210,
Léon
promit
aux
Hospitaliers
la
ville
de
Laranda
(Karaman)
si,
par
la
grâce
de
Dieu,
il
parvenait
à
l'arracher
des
mains
des
Iconiens.
Ce
don,
Léon,
de
son
propre
mouvement
demanda
au
pape
Innocent
III.
de
le
rendre
authentique
par
un
bref.
Quelques
années
après,
en
1214,
Léon
emprunta
à
ces
chevaliers
trente
mille
besants
d'or,
leur
donnant
en
hypothèque
le
bourg
de
Vaner,
dans
la
province
de
Mloun
et
toute
la
contrée
de
Djighère,
toute
pleine
de
grands
villages
et
de
petits
ports.
Outre
le
grand
nombre
de
princes
qui
signèrent
le
contrat
passé
à
cette
occasion,
quatorze
Hospitaliers
y
apposèrent
aussi
leur
signature.
Comme
les
Hospitaliers,
les
Templiers
s'étaient
installés
de
bonne
heure
en
Cilicie.
Ils
avaiént
aidé
Thoros
à
soumettre
ce
pays.
Le
frère
de
Thoros,
le
fameux
Melèh,
s'était
même
fait
inscrire
dans
leur
ordre
qu'il
avait
abandonné
plus
tard.
Mais
les
Templiers
ne
plurent
pas
à
Léon,
par
ce
qu'ils
avaient
fait
opposition
et
s'étaient
alliés
aux
Antiochiens.
Ils
furent,
pendant
quinze
ans,
en
contestations
et
en
querelles
avec
Léon.
Nous
en
parlerons
plus
loin.
A
la
fin,
ils
firent
la
paix
et
restèrent
dans
le
pays
de
Sissouan
au
moins
jusqu'à
la
grande
invasion
des
Égyptiens,
en
1266.
Toutefois,
il
est
dit
qu'en
1275,
ces
trois
ordres
avaient
encore
des
possessions
en
Arménie.
Un
bref
de
Grégoire
X,
portant
la
date
du
13
Mars
1275,
en
fait
foi.
Léon
trouvait
un
appui
plus
certain
de
la
part
des
Barons
étrangers
qui
s'étaient
fixés
dans
le
pays
et
y
possédaient
des
terres.
Ces
barons
étaient
d'ailleurs
considérés
comme
des
vassaux
de
Léon
ou
comme
lui
devant
l'hommage.
Quelques-uns
d'entre
eux
s'étaient
établis
dans
le
pays
avant
même
la
principauté
de
Léon,
et
beaucoup
d'autres
y
vinrent
pendant
qu'il
gouvernait.
Ils
se
mirent
de
leur
propre
bonne
volonté
à
son
service
ou
y
furent
invités
par
lui-même,
mais
en
échange,
ils
en
reçurent
des
terres
dans
l'un
et
l'autre
cas.
Que
le
lecteur
veuille
bien
jeter
un
coup
d'œil
sur
les
quarante-cinq
noms
des
barons
et
princes
qui
furent
présents
au
couronnement
du
roi
Léon,
et
qui
s'étaient
répandus
sur
presque
toute
l'étendue
du
pays
de
Sissouan,
et
il
verra
que
la
plupart
étaient
des
étrangers:
des
Grecs
ou
des
Arméno-Grecs,
comme
Kyr-Isaac,
Michaël,
Nicéphore,
Romanos,
Chrysophore,
etc;
des
Français
ou
des
Allemands
comme
Tancrède,
Godefroy,
Robert,
Baudouin,
Henri,
etc.
A
ceux-ci
vinrent
se
joindre
après
quelques
années,
à
la
mort
de
Bohémond
III,
quelques-uns
de
ses
ministres
et
de
ses
grands-seigneurs,
comme
le
chambellan
Olivier,
le
boutillier
Payen,
Thomas
Malebrun,
Roger
de
Mons,
Guillaume
de
l'Isle
et
Tchouard.
Ce
dernier
n'est
peut-être
qu'Archivald,
fils
du
Sénéchal
d'Antioche,
et
Guillaume
de
Turre.
Il
y
avait
même,
parmi
les
ministres
de
la
cour
de
Léon,
des
étrangers,
car
Nersès
de
Lambroun
nous
parle
clairement
des
Grecs
à
cause
desquels
il
écrivit
à
Léon:
«Ce
peuple
des
Grecs
a
obtenu
libre
accès
chez
nous,
non
seulement
dans
la
Sainte-Église,
mais
également,
dans
votre
cour
royale,
des
honneurs
et
des
charges
dont
ils
jouissent
encore».
Je
ne
saurais
dire
quels
services
ces
barons
avaient
rendus
à
Léon
ni
quels
étaient
leurs
devoirs
envers
lui,
je
crois
qu'ils
ne
lui
étaient
attachés
qui
comme
vassaux
en
vertu
des
coutumes
des
Assises
de
Jérusalem
et
d'Antioche.
Il
y
avait
parmi
ces
personnages
de
très-puissants
et
très-hauts
princes,
soit
à
cause
de
l'étendue
de
leurs
Etats,
soit
à
cause
de
la
haute
noblesse
de
leur
origine.
Ils
avaient
des
douanes
sur
leur
domaines,
ils
étaient
maîtres
des
passages
et
des
contrées
à
travers
les
monts
et
les
rivières,
ils
étaient
affranchis
de
la
Couronne,
c'est-à-dire
qu'ils
n'étaient
redevables
d'aucun
impôt
à
Léon.
Nous
en
avons
la
preuve
par
le
décret
que
Léon
donna
en
1215,
aux
Gênois.
Le
plus
haut
personnage
parmi
ces
barons
était
à
cette
époque
Sir
Adam,
appelé
quelquefois
aussi
Adom.
Il
était
inspecteur
du
littoral
et
gouverneur
d'une
telle
étendue
de
terre
en
Isaurie
et
en
Pamphylie,
qu'on
appelait
ces
contrées:
Pays
de
Sir
Adam.
Comme
Adam,
à
l'Occident
de
Sissouan,
il
y
avait
un
autre
prince
qui
possédait
à
l'Est
du
pays
toute
la
province
de
Dgighère,
et
qui
s'appelait
Hoste
ou
Hostius
de
Tabarie.
Parmi
les
barons
qui
avaient
des
douanes,
on
cite
Léon
seigneur
de
Gaban,
et
le
maréchal
Vahram
seigneur
de
Coricos.
Ce
dernier
semble
être
un
étranger,
car
son
frère
se
nommait
Josselin
(Zuzulinus,
dans
le
décret
de
Léon)
et
son
père
Gervais.
Ce
Gervais
était
seigneur
de
Sermina
ou
Sarminia;
il
semble
qu'il
soit
aussi
le
sénéchal
d'Antioche
dont
nous
avons
déjà
parlé
et
le
père
d'Archivald.
De
même
que
Léon
s'allia
avec
les
familles
royales
étrangères,
les
barons
arméniens
et
les
barons
étrangers
s'apparentaient
entre
eux.
C'est
pour
cela
que
leurs
fils
reçurent
tantôt
des
noms
arméniens
tantôt
des
noms
latins.
Outre
les
étrangers
établis
dans
le
pays
de
Sissouan
et
qui,
par
la
suite,
devinrent
arméniens,
Léon
attira
à
soi
des
personnes
de
toutes
les
nations
mais
bien
peu
d'orientaux:
ceci
soit
pour
des
raisons
politiques,
soit
pour
des
intérêts
commerciaux.
Les
grands
personnages
que,
pour
des
raisons
politiques,
il
rechercha
tout
d'abord,
furent
les
ambassadeurs
de
tous
les
pays
dont
il
avait
vu
les
chefs
en
Orient,
comme
ceux
de
l'empereur
d'Allemagne,
des
rois
de
France,
d'Angleterre
et
de
Hongrie,
et
ceux
des
souverains
plus
rapprochés,
des
rois
de
Jérusalem,
et
de
Chypre.
Il
voulut
se
concilier
aussi
les
nombreux
princes
qui
passèrent
les
mers
et
suivirent
les
Croisades.
Léon
était
en
relations
avec
eux
tous:
il
correspondait
sans
cesse
avec
eux
par
des
lettres,
il
leur
envoyait
des
ambassades.
Souvent
est-il
fait
mention
de
ses
ambassades
à
l'empereur
Frédéric,
au
roi
de
Hongrie,
au
Pape.
En
1211,
Léon
reçut
aussi
une
ambassade
du
Duc
d'Autriche.
Quant
aux
trafiquants,
c'étaient
en
général
des
Italiens
établis
dans
le
pays
de
Sissouan
au
temps
où
Léon
était
roi.
Ils
étaient
venus
de
toutes
les
villes
des
Etats-Libres
de
l'Italie,
et
surtout
de
Venise
et
de
Gênes.
Les
premiers
privilèges
de
Léon
à
ceux-ci
datent
de
1201.
Il
est
probable
que
ces
marchands
connaissaient
la
Cilicie
et
y
étaient
venus
avant
même
la
royauté
de
Léon.
On
trouvait
aussi
des
habitants
de
Pise
et
d'Amalfi
et
bien
d'autres
encore
que
nous
avons
signalés
dans
notre
description
de
la
cité
commerçante
d'Ajas
ou
Layas,
qui
n'était
pas
encore
devenue
célèbre
sous
Léon.
Sur
le
littoral
occidental,
les
trafiquants
fréquentaient
Séleucie,
Coricos,
Tarse,
Alaya,
Attalie,
etc.
etc.
Au
centre
du
pays,
Léon
leur
accorda
la
permission
d'habiter
et
la
liberté
d'ériger
des
églises
à
Tarse,
Sis
et
Messis,
et
le
libre
passage
dans
tout
le
pays.
Il
les
exonéra
des
impôts
et
de
la
douane.
Il
exempta
même
quelques
uns
d'entre
eux
de
toute
espèce
d'imposition.
Tout
cela,
pour
qu'ils
vinssent
de
bon
gré
et
plus
nombreux
dans
son
pays
pour
le
faire
prospérer
et
le
rendre
florissant.
Ces
trafiquants
dont
le
commerce
procurait
d'immenses
ressources
aux
Arméniens
qui
gagnaient
encore
à
ce
rapprochement
avec
un
peuple
plus
civilisé,
étaient
en
outre
d'un
puissant
secours
pour
Léon
à
cause
de
leurs
vaisseaux
et
pour
d'autres
raisons.
Léon
chercha
des
alliés
et
amis
non-seulement
parmi
les
Occidentaux,
mais
encore
parmi
les
Orientaux.
Le
premier
ami
qu'il
se
fit
ce
fut
l'empereur
de
Constantinople.
Celui-ci
lui
fit
don
d'une
couronne
royale.
En
suite,
lorsque
Constantinople,
fut
prise
par
les
Occidentaux
et
que
fut
créé
l'empire
de
Nycée,
nous
avons
dit
que
Léon
donna
au
souverain
de
ce
nouvel
empire
la
main
de
sa
nièce,
la
fille
de
son
frère
Roupin.
Il
avait
encore
des
relations
d'amitié
avec
les
Musulmans
éloignés
des
ses
Etats,
avec
le
calife
de
Bagdad,
par
exemple,
et
avec
le
sultan
d'Erzéroum,
appelé
Toughril-Chah.
Mais
Léon
ne
voulut
avoir
aucune
relation
intime
avec
ces
voisins,
tels
que
les
sultans
d'Iconie,
de
Césarée,
de
l'Albistan,
à
cause
de
la
contrariété
de
Kelidge-Aslan.
Il
gêna
souvent
ces
derniers;
il
leur
livra
des
combats,
après
lesquels
il
leur
arracha
des
provinces
ou
s'en
retourna
sans
succès,
leur
redonnant
ce
qu'il
leur
avait
pris.
Egalement
par
animosité
contre
Salaheddin,
Léon
ne
voulut
pas
se
faire
l'ami
des
sultans
d'Égypte
et
d'Alep;
et,
comme
entre
ses
Etats
et
ceux
de
ces
derniers
sultans,
il
y
avait
des
royaumes
et
des
principautés
chrétiennes
de
Latins,
Léon
les
considérait
comme
les
premiers
remparts
de
Sissouan.