Les
sources
des
bras
secondaires
du
Cydnus,
ne
sont
pas
très
éloignées
de
la
source
principale;
elles
ne
sont
qu'à
une
douzaine
de
kilomètres
du
côté
est,
entre
les
monts
Kara-tache
et
Utch-tépé
et
au
sud
des
plus
hauts
pics
du
Taurus.
Les
voyageurs
récents
de
la
Cilicie
[1]
appellent
Kirkitly-sou
l'affluent
ou
bras
secondaire
du
fleuve,
que
Kotchy
appelle
Kiavitly-déré.
Parmi
les
sources
de
ce
cours
d'eau,
ce
dernier
en
indique
une
entre
le
Passage
du
Bœuf
et
le
Dévé-tépé
(Pic
du
chameau),
sous
le
nom
de
Tesbisséki
(?).
Il
séjourna
dans
ces
lieux
vers
le
19
Septembre
1853.
Il
donne
à
la
partie
supérieure
de
la
rivière
le
nom
de
Kapoudjouk-déré
[2]
et
à
la
partie
inférieure
ceux
de
Kapoulou
et
Boghazly-déré.
Ces
deux
noms
sont
bien
en
rapport
avec
les
gorges
et
les
étroits
défilés
qui
coupent
les
montagnes
du
côté
de
l'est
du
fleuve,
dont
les
rives
rocheuses
atteignent
100
pieds
de
hauteur.
C'est
par
ce
vallon
étroit
que
les
Yuruk
Turcs
ou
Kurdes
transportent,
sur
le
dos
de
leurs
bêtes
de
somme,
le
bois
des
cèdres
qu'ils
vont
couper
dans
la
montagne.
On
les
appelle
Tahtadji
(bûcherons),
et
on
donne
le
même
nom
au
village
qu'ils
occupent
à
droite
du
fleuve,
à
un
mille
au
nord-est
du
moulin
et
du
pont
du
Cydnus.
Dans
ces
gorges
étroites
la
végétation
est
assez
forte;
à
part
les
buissons,
on
trouve
encore
des
Cratœgus
andrachine,
des
chênes,
des
pins
(Pinus
Brusia)
l'Ulmus
campestris,
le
Laurier,
et
la
Fontanesia.
Dans
les
anfractuosités
croissent
beaucoup
de
plantes
ombrageuses.
Le
fond
du
vallon
est
très
rocailleux
et
difficile
aux
piétons.
A
l'entrée
de
la
forêt
des
cèdres,
à
une
altitude
de
3,
500
pieds,
la
gorge
est
si
étroite
que
les
rameaux
des
arbustes
qui
la
bordent
des
deux
côtés,
s'entrelacent.
Ces
arbustes
sont
une
variété
des
Ostria
carpinifolia,
semblable
à
celle
que
l'on
trouve
à
Baaden,
en
Autriche.
Au
delà
de
ces
plantes,
sur
un
terrain
rocailleux,
croissent
les
sapins
à
aiguilles
courtes,
dont
plusieurs
ont
cent
pieds
et
plus
de
haut.
Ils
sont
d'une
forme
plus
élégante
que
les
sapins
des
Alpes,
et
d'une
couleur
un
peu
argentée.
Il
y
a
encore
des
forêts
de
pins
résineux,
des
Taxus
bàccata
de
la
grosseur
d'un
homme,
et
qui
allongent,
au
milieu
des
anfractuosités,
leurs
branches
lourdes
de
fruits;
dans
certains
endroits
ces
derniers
arbres
sont
recouverts
de
vignes
sauvages.
La
longueur
du
vallon
équivaut
à
cinq
heures
de
marche;
il
est
très
resserré
par
endroits,
c'est
à
peine
si
une
bête
de
somme
peut
y
passer.
Profond
comme
un
précipice,
bordé
de
deux
murailles
de
rochers
couverts
de
lierre,
il
ressemble
quelquefois
à
l'entrée
d'une
grotte.
Les
bûcherons
s'efforcent
de
le
rendre
peu
à
peu
plus
praticable.
Pour
transporter
les
cèdres
qu'ils
ont
abattus
dans
la
montagne,
ils
les
coupent
en
billots
de
trois
à
quatre
mètres
et
les
chargent
d'un
côté
et
de
l'autre
de
leurs
bêtes.
Au
delà
du
vallon,
à
l'est,
presque
au
bord
du
fleuve,
vis
à
vis
de
Tahtadji,
on
a
construit
un
village
que
les
Turcs
appellent
Yenghi-keuy;
il
y
a
au
sud
de
ce
dernier,
un
hameau,
appelé
Ghensine(?),
du
nom
d'un
village
qui
le
domine,
à
l'est,
sur
un
plateau
de
3,
800
pieds
d'élévation.
Entre
ce
débouché
du
vallon,
dont
nous
venons
de
parler,
et
la
vallée
plus
large
du
fleuve
des
Portes
de
la
Cilicie,
s'étendent
beaucoup
de
propriétés
couvertes
de
vignes
et
de
prairies;
mais
à
proximité
des
cours
d'eau,
le
terrain
trop
détrempé
par
les
débordements,
ne
produit
que
des
roseaux;
il
y
en
a
diverses
espèces,
entre
autres
une
espèce
de
canne
à
sucre
sauvage.
En
cet
endroit
les
forêts
de
pins
sont
épaisses,
de
même
que
celles
des
Lotus
arborea,
ou
Diospyros;
on
y
trouve
diverses
espèces
de
chênes,
de
térébinthes
et
dés
platanes,
à
l'ouest.
Le
village
et
le
hameau
de
Ghensine,
doivent
leurs
noms
à
une
forteresse,
à
l'ouest
de
la
vallée,
non
loin
de
Tahtadji.
Ce
château,
garanti
naturellement
à
l'est
par
la
courbe
de
la
vallée,
avait
de
fortes
murailles,
dont
on
retrouve
encore
quelques
pans,
surtout
sur
le
bastion
septentrional;
il
y
a
même
quelques
restes
de
voûtes
en
pierre
de
taille.
Mais
le
tout
a
été
ruiné
complètement,
non
seulement
par
le
temps
et
la
violence,
mais
encore
par
la
croissance
des
chênes
et
des
lotus
dans
les
fentes
des
murs.
Du
côté
ouest
de
ce
château,
dans
la
direction
de
Lambroun,
s'étend
une
forêt
de
chênes
aux
noix
de
galle
et
de
châtaigniers,
et
on
voit
encore
des
Fontanesia
sur
le
bord
des
vignes
autrefois
cultivées.
C'est
là
que
se
reposaient,
dans
des
cabanes
de
bois,
les
bûcherons
Turcs,
lors
du
passage
de
Kotschy.
Ils
avaient
avec
eux
plus
de
120
bêtes
de
somme,
(9
sept.
1853).
Ce
voyageur
dit
avoir
aperçu
dans
ces
lieux
sur
les
rochers
élevés
qui
bordent
la
route,
des
vautours
à
tête
blanche;
on
lui
assura
qu'il
y
en
avaient
de
très
grands,
capables
d'emporter
des
agneaux
et
des
chevreaux.
La
position
et
la
solidité
des
murailles
de
la
forteresse,
montrent
qu'elle
ne
devait
pas
être
une
place
secondaire
au
temps
du
règne
des
Arméniens.
Le
nom
actuel
de
Ghensine
me
paraît
une
corruption
de
Kantzé-teghiag,
château
dont
il
est
parlé
dans
le
mémoire
d'un
manuscrit
du
Missel,
de
l'an
1335.
Voici
ce
qu'y
a
écrit
le
copiste,
Siméon:
«A
cause
des
malheurs
des
temps
et
à
cause
du
grand
nombre
de
mes
péchés,
la
nation
de
Karaman
a
envahi
cette
année
la
Cilicie
et
y
a
fait
beaucoup
de
ravages.
Je
me
suis
réfugié
dans
le
château
qu'on
appelle
Kantzé,
au
pied
des
monts
Taurus.
C'est
dans
ce
lieu
que
j'ai
écrit
la
première
partie
de
ce
livre;
je
l'ai
terminé
dans
un
village
appelé
Maucheréphi,
près
de
l'église
de
Saint
Cyriaque...
Mais
ce
livre
a
été
écrit
aux
frais
du
solitaire
pénitent
Alexis,
qui
est
le
prêtre
du
village,
qui
l'a
fait
écrire
en
souvenir
de
son
âme...
et
de
son
père
Amirchah ....
qui
l'acheta
avec
son
propre
argent,
et
le
laissa
à
l'église
du
village
Khozguerde,
dédiée
au
Saint-Esprit».
Un
peu
plus
haut
Siméon
avait
dit:
«Les
prêtres
vénérables
du
village
de
Khozguerde,
Basile
et
Jean
et
leurs
compagnons,
m'ont
engagé
beaucoup
à
écrire
ce
livre».
Siméon
qui
avait
écrit
et
orné
le
manuscrit
avec
des
fleurs,
fait
aussi
mention
de
sa
sœur
Djohar,
et
il
ajoute
enfin:
«(Souvenez-vous)
des
religieux
chastes,
Grégoire,
l'acquéreur
de
ce
livre,
et
Héthoum,
son
frère
qui
est
mort
en
J.
-C.
».
A
quatre
heures
de
marche
de
Tarse,
une
demi-heure
après
avoir
passé
le
village
de
Baïramly,
on
rencontre
un
plateau
boisé
sur
lequel
s'élève
l'arc
d'une
grande
porte,
élevé
selon
la
tradition
par
Constantin
le
Grand
lorsqu'il
alla
en
pèlerinage
à
Jérusalem.
Ce
qui
reste
formait
sans
doute
la
partie
la
plus
importante
d'une
grande
construction.
A
partir
de
là,
on
trouve
un
chemin
pavé
qui
conduit
aux
Portes
de
la
Cilicie;
sur
un
rocher
qui
borde
la
route
on
voit
encore
les
traces
d'une
inscription
latine
presque
effacée
relative
à
Marc
Aurèle.
(p.
123.
Ancienne
construction
près
de
Ba
ï
ramly)
Dans
la
direction
du
nord-est,
le
pays
est
couvert
de
collines;
c'est
au
pied
de
ces
collines,
à
une
distance
de
5
heures
de
Tarse,
que
commence
la
route
militaire,
ouverte
par
Ibrahim-pacha,
durant
la
campagne
égyptienne.
Cette
route
s'engage
dans
une
gorge
profonde,
bordée
de
rochers
dont
les
sommets
sont
couronnés
d'anciennes
forteresses
en
ruines,
dont
les
principales
sont
Yanipha-quechela,
Zavardjek
et
Kutchuk-kalé
(Petite
forteresse).
La
rivière
qui
descend
des
Portes
de
la
Cilicie
traverse
une
vallée
plus
large
que
celle
de
Kantzé.
Elle
en
est
séparée
par
un
long
rameau
de
monticules
qui
se
détache
des
Monts
Bulghares
et
arrive
jusqu'aux
Portes.
Les
principales
sommités
de
ce
rameau
sont:
l'Utch-tépé,
la
plus
haute,
(10,
000
pieds),
au
sud
le
Méddésiz,
le
Bouze-dagh,
le
Kétchi-béli
(8,
600
pieds);
le
Kar-gueuly
(8,
800),
le
Bache-olouk
(7,
200),
auprès
duquel
se
trouve
un
passage
long
et
étroit,
semblable
à
un
gros
tube.
Il
y
a
là
un
hameau
ou
une
hôtellerie.
Après
cette
dernière
montagne
on
en
trouve
encore
deux
assez
élevées,
le
Dévé-tépé
(7100)
et
l'Ineg-tépé:
la
sommité
qui
vient
après
cette
dernière
celle
du
milieu,
est
couverte
d'une
forêt
de
sapins
et
de
pins
noirs
qui
s'étend
jusqu'à
la
vallée
de
Kantzé.
A
cet
endroit
la
rivière
n'a
pas
de
nom
particulier;
à
son
origine
elle
est
appelée
Ménévché-sou
(Eau
violette);
on
pourrait
lui
donner
ce
nom
pour
toute
son
étendue.
Ses
sources
sont
marquées
jusqu
à
la
hauteur
de
8200
pieds
[3].
La
bourgade
de
Karli-boghaz
maghara
se
trouve
à
une
altitude
de
6,
300
pieds;
ses
environs
sont
très
rocailleux
et
la
végétation
n'est
pas
riche.
On
y
voit
paître
les
boucs
et
les
chevreuils.
Lors
des
explorations
de
Kotschy
(le
premier
jour
de
juillet
1853)
une
petite
colonie
arabe
campait
en
cet
endroit;
leur
chef
s'appelait
Hassan
Agha
et
ils
avaient
dressé
10
tentes.
Il
y
avait
près
de
là
une
citerne,
au
bord
de
laquelle
on
voyait
dix
petites
cavernes;
c'est
là
qu'ils
mettaient
le
lait
de
leurs
bêtes;
des
chiens
de
garde
veillaient
à
l'entrée
de
ces
cavernes
non
seulement
pour
en
chasser
les
loups,
mais
aussi
les
ours
à
longues
griffes
et
à
museau
pointu.
Comme
les
troupeaux
paissaient
depuis
longtemps
dans
ces
lieux,
la
plus
grande
partie
de
la
flore
avait
été
consommée;
cependant
on
pouvait
encore,
du
peu
qui
restait,
s'imaginer
la
grande
abondance
et
la
variété
des
plantes
alpestres.
On
y
trouve
plusieurs
variétés
d'Acanthes
fort
jolies
(Acanthus
hirsutus),
(p.
125.
Acanthus
hirsutus)
l'
Ebenus;
la
Saxifraga
qui
enveloppe
les
rochers
comme
des
coussins:
les
Eremurus
caucasicus
y
croissent
aussi
en
abondance,
ils
atteignent
jusqu'à
deux
mètres
de
haut;
leurs
fleurs
sont
d'un
jaune
rougeâtre:
les
montagnards
en
récoltent
les
racines,
les
font
sécher
et
vont
les
vendre
à
Tarse.
Six
ans
après
son
premier
voyage,
Kotschy
revint
visiter
ces
lieux,
mais
dans
une
saison
moins
chaude
(le
5
juin
1859).
Selon
ses
désirs
et
sa
prévoyance,
il
trouva
beaucoup
plus
d'espèces
de
plantes
et
de
fleurs.
A
un
demi
mille
au
nord
de
Karly-boghaze,
à
une
altitude
de
8,
100
pieds,
se
trouve
le
passage
de
Tache-olouk-kapoussou
(Gorge
ou
Canal
en
pierre).
Le
botaniste
autrichien
s'engagea
dans
cet
étroit
passage:
le
chemin,
d'abord
très
difficile,
devint
peu
à
peu
plus
aisé.
Il
trouva
à
la
limite
des
neiges,
une
belle
giroflée
d'une
nouvelle
espèce,
de
couleur
jaune.
Cette
plante
est
appelée
par
les
Turcs,
Jacinthe
des
neiges.
Il
cueillit
dans
les
fentes
des
rochers
une
jolie
variété
de
Leontopodium,
le
Nem'oubliez-pas,
dont
nous
avons
parlé
dans
notre
introduction,
et
une
autre
plante
plus
rare,
le
Gnaphalium
leucopilinum.
A
une
altitude
de
8,
000
pieds,
il
trouva
près
d'une
source
la
primevère
bleue,
la
spergule
[4]
à
grande
fleur,
et
un
grand
nombre
de
joncs.
Il
remarqua
près
de
la
rivière
Ma-nouchag
la
grassette
(Pinguicula)
et
la
gentiane
printanière
[5]
de
couleur
de
résine.
Il
cite
encore
les
noms
de
quarante
autres
espèces
de
plantes
qu'il
récolta
soit
sur
le
bord
des
vingt
sources
qui
coulent
dans
ces
lieux,
soit
à
l'entrée
des
cavernes.
Parmi
les
insectes,
il
ne
rencontra
que
fort
peu
d'espèces
nouvelles
et
également
très
peu
de
lézards.
Quant
aux
oiseaux,
il
parle
des
grands
aigles
et
des
vautours
des
montagnes,
et
des
troupes
de
petits
oiseaux,
qui
vivent
clans
les
neiges.
Les
hôtes
naturels
de
ces
lieux
sont
les
boucs
et
les
chevreuils;
on
en
voit
de
tous
côtés
auprès
des
champs
de
neige;
mais
ils
sont
très
difficiles
à
chasser;
il
en
est
de
même
pour
la
perdrix.
Cet
oiseau
est
appelé
par
les
Turcs
Our-keklig.
M.
r
Kotschy
l'a
aperçu
dans
le
creux
des
rochers
des
hautes
montagnes;
il
a
aussi
rencontré
sur
les
plateaux
élevés
des
coqs
de
bruyère.
Sur
le
flanc
de
la
montagne
Aïdzou-gaban
(Détroit
des
chèvres)
à
une
hauteur
de
8,
000
pieds,
on
trouve
une
grande
pelouse
qui,
durant
la
floraison,
se
couvre
de
lys
et
de
safran;
alors
aussi
les
plus
hauts
sommets
du
côté
nord
de
la
montagne
se
couvrent
de
verdure.
Tout
ce
côté
du
plateau
est
bordé
par
un
rocher
noirâtre
de
nature
volcanique;
du
côté
sud
s'ouvrent
plusieurs
vallées
où
les
bergers
dressent
leurs
tentes.
Sur
les
pentes
gazonnées
de
l'Aïdzou-gaban,
M.
r
Kotschy,
cueillit
parmi
d'autres
fleurs
(le
3
juillet
1853),
de
jolies
anémones
grisâtres
(Anemone
blanda),
des
Fritillaires
impériales
dorées,
des
Gagea
tauricola,
des
Hermodactylus
cruciflorus,
de
jolies
tulipes
(Tulipa
pulchella);
il
récolta
aussi
plusieurs
bulbes
de
safran.
Il
appelle
le
côté
méridional
de
cette
montagne
un
parterre
de
fleurs
où
se
répandent
les
abeilles
sauvages.
On
trouve
aussi
dans
les
fentes
des
rochers
la
S
aponaria
pumillo,
et
sur
les
bords
des
torrents
l'
Ajuga,
l'Alyssum,
le
Serpillifolium,
la
Congystila,
arbuste
à
la
couleur
argentée,
et
la
silénée.
Parmi
les
herbes
qui
poussent
sur
le
îlots
du
fleuve
on
trouve
diverses
espèces
d'Astragales
(Astragalus
Pelliger,
Astr.
Chienophilus)
et
l'Androsacée
(Arabis
androsacea).
Parmi
les
plantes
à
haute
tige
il
mentionne
le
pédiculaire
(Pedicularis
jucunda);
l'Onosma
versicolor,
le
Salvia
oreades
et
le
Salvia
mollucella.
Le
même
botaniste
cite
encore
plusieurs
espèces
de
labiées,
aux
fleurs
odoriférantes,
et
le
trèfle
rouge
oriental.
Du
côté
du
nord
au
pied
de
la
montagne
croissent
la
Jurinea
depressa
et
l'
Ornithogalum;
dans
le
creux
des
rochers,
l'herbe-aux-poux
(Pedicularis
caucasica)
le
cresson,
le
lépidier
et
le
Lamium
nepetœfolium;
et
dans
les
endroits
ombragés
quelques
Viola
crassifolia.
Sur
ce
versant
Kotschy
a
également
récolté
beaucoup
d'autres
espèces
de
plantes,
ainsi
que
sur
les
rives
du
fleuve
près
de
Karli-boghaze
et
sur
les
ravines
et
les
rochers
du
Tache-olouk.
Il
avait
déjà
exploré
ces
lieux
dix-sept
ans
auparavant
(1836).
Dans
ces
hautes
régions
les
bestiaux
ne
paissent
qu'au
gros
de
l'été;
à
l'approche
de
l'automne
ils
redescendent
peu
à
peu
jusqu'à
la
limite
des
forêts;
ils
y
restent
jusqu'à
la
mi-octobre,
époque
à
laquelle
ils
rentrent
dans
leurs
parcs.
Parmi
les
oiseaux
qu'il
a
rencontrés
dans
les
bois
sur
ce
versant
de
la
montagne,
il
cite
deux
espèces
de
geais
et
des
pies.
Il
n'y
avait
que
très
peu
de
passereaux
à
cause
du
manque
d'eau;
on
ne
trouvait
également
les
insectes
qu'en
petit
nombre
et
près
des
sources;
il
les
faisait
chercher
par
les
enfants
arméniens
et
turcs.
Dans
les
creux
des
rochers
on
a
même
découvert
une
sorte
de
rat
sauvage
d'une
espèce
tout-à-fait
nouvelle
[6].
Une
petite
rivière
appelée
Aghadj-kessé?
forme
une
vallée
descendant
du
sud
de
Karli-gueul
et
de
Bache-olouk
dans
la
direction
d'un
étroit
passage
à
une
altitude
de
7,
200
pieds.
Après
un
parcours
de
5
kilomètres,
cette
rivière
se
jette
dans
le
fleuve
Manouchag
près
d'un
lieu
appelé
Yelan-ovassi
(Champ
de
serpents).
Cet
endroit
est
distant
de
deux
kilomètres
au
nord-est
de
la
forteresse
des
Portes
de
Cilicie;
il
doit
son
nom,
dit-on,
au
grand
nombre
des
sapins
trop
serrés
que
l'on
trouve
dans
la
vallée.
Les
cèdres
y
sont
aussi
nombreux;
on
en
voit
beaucoup
sur
le
plateau,
à
une
hauteur
de
6,
200
pieds;
il
y
a
aussi
deux
espèces
de
genièvres.
Un
chemin
en
zig-zag
coupe
la
montagne
et
les
rochers
qui
sont
entre
Karli-gueul
et
Tchidem-gueul,
c'est-à-dire,
le
lac
de
Safran.
Ce
chemin
conduit
aux
grandes
mines
de
plomb
de
Gulek-maghara
ou
Kouyou
maghara,
à
l'est
du
mont
Ziaret;
il
conduit
également
par
des
sinuosités
au
bord
du
fleuve
Manouchag,
vis-à-vis
de
la
source
et
du
hameau
de
Nédéré-sou,
qui
se
trouvent
sur
la
rive
gauche
du
fleuve,
à
une
altitude
d'au
moins
5,
000
pieds.
En
cet
endroit
le
chemin
côtoie
le
fleuve
et
s'appelle
Erdjé-ghédik
du
nom
d'une
montagne
rocheuse
qui
se
trouve
aux
environs.
La
montagne
où
sont
les
mines,
porte
plus
particulièrement
le
nom
de
Madén-tépé,
elle
est
située
au
sud
du
lac
safran
et
à
une
hauteur
de
7,
300
pieds.
L'exploitation
de
ces
mines
de
plomb
fut
entreprise
par
des
géologues
autrichiens,
en
1836;
ils
l'abandonnèrent
après
quelques
années.
Ils
firent
un
nouvel
essai,
mais
sans
obtenir
de
meilleurs
résultats.
M.
r
Kotschy
a
trouvé
les
rives
du
fleuve
Manouchag
très
fertiles
et
très
riches
en
productions
végétales.
Il
cite
parmi
les
fleurs
deux
espèces
rares
et
inconnues
et
deux
Orchidées,
parmi
lesquelles
l'
Orchis
Comperiana
Stec.
Dans
les
environs
de
Nédéré
il
a
trouvé
la
Ranunculus
villosus
H.,
la
belle
serpentaire
de
Dioscoride
avec
des
fleurs
rouges,
la
renouée
sauvage
et
le
millefeuilles
à
petites
fleurs.
Dans
les
lieux
boisés,
la
Gundélia
de
Tournefort,
dont
les
graines
sont
usées
quelquefois
pour
remplacer
le
café,
le
Daphne
Collina,
le
Senecio
Megalophron,
la
sauge
à
grandes
feuilles
bleuâtres,
l'origan
sauvage
(Nepeta).
Dans
les
lieux
moins
élevés
le
melilot,
l'églantine
(Rosa
glutinosa),
la
tanaisie
argentée
(Tanacetum),
l'erynge,
l'anthemis
dorée
et
plusieurs
autres.
Aux
environs
des
mines
de
plomb
on
trouve
des
fumeterres
(Fumaria
Vaillantii),
la
Parlatoria
brachycarpa,
l'
Anchusa
Barrelieri,
le
Scandix
brachycarpa,
la
Potentilla
micrantha,
le
Chenopodium
Botrys,
le
poirier
(Pyrus
salicifolia),
le
sorbier,
la
rose-églantine
et
d'autres
espèces,
le
cotonéastre,
la
Scabiosa
Webbiana,
la
véronique
orientale,
le
cresson,
la
Scutellaria
orientalis,
le
Helichrismum,
le
Thymus
rigidus,
la
campanule
(Campanula
involucrata,
l'œillet,
etc.
Sur
les
rochers
où
se
trouvent
les
mines
de
plomb,
on
peut
cueillir
l'
Anagallis,
l'Arenaria
Ledeburiana,
le
silène
rempant,
la
cuscute
élégante,
la
primevère
(Primula
auriculata).
etc.
La
plus
grande
partie
des
plantes
citées
ont
été
récoltées
par
le
savant
naturaliste,
durant
les
années
1836
et
1853;
elles
sont
à
présent
conservées
dans
la
collection
botanique
de
Vienne.
Parmi
les
animaux
sauvages
que
l'on
rencontre
aux
environs
des
mines
et
de
Nédéré,
le
plus
important
est
le
sanglier;
on
le
trouve
surtout
près
des
sources
et
dans
les
bois
de
chênes.
A
l'est
du
fleuve
Manouchag,
il
y
en
a
un
autre
qui
lui
est
presque
parallèle,
c'est
le
fleuve
Gulék,
que
nous
pourrions
appeler
le
vrai
fleuve
de
la
Cilicie,
ou
de
Gouglag,
car
il
est
appelé
aussi
Gulék-sou
(Eau
de
Gulék).
Selon
Kotschy
il
porte
dans
sa
partie
supérieure
le
nom
de
Gousgouta.
La
vallée
qu'il
forme
est
large
et
séparée
des
affluents
occidentaux
du
Sarus
par
la
longue
chaîne
des
Rusghiar-dagh
(Montagnes
des
vents).