Sisouan ou lArméno-Cilicie

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  Voici la liste des archevêques de Tarse connus:

 

972-90. N. N. nommé par le catholicos Khatchig I.

1173. Grégoire Abirad (plus tard catholicos).

1175-1198. Nersès de Lambroun.

1198. Etienne.

? Nersès.

1230?-50. Grégoire.

1307-16. Jean.

1320- Etienne.

1324. Basile.

1342. Vartan.

1365-70. N. N. sous Urbain V.

1373. N. N. ambassadeur de la reine des Arméniens, à Venise.

1393. N. N. à Chypre.

 

Et plus tard, dans les temps modernes:

 

1767-74. Jacques-Mesrob Sérabian.

1837. Jean.

 

Les archevêques latins connus sont:

 

1110. Roger.

1116. Etienne.

1190. Albert.

1214. Paul.

1279. Jean.

1327. Daniel de Tertona.

13.. Antoine, mort avant 1358.

1358-1366. Jean Pontius.

1366. Jean Pongherii.

 

Les églises mentionnées par les contemporains à Tarse sont, sans compter Sainte-Sophie et Saint- Théodore, l'église de la Sainte-Vierge, dite encore de Saint-Paul, car une tradition rapporte que cette église aurait été élevée par Saint Paul en l'honneur de la Mère de Dieu. (p. 316- Eglise de la Sainte-Vierge, dite aussi de Saint-Paul) On dit encore qu'il planta un caroubier, qui se trouve près de l'église dans le cimetière des Arméniens; le tronc de cet arbre a une circonférence que deux hommes peuvent à peine étreindre et il est entièrement creux: malgré cette apparence de vieillesse, des botanistes ont déclaré après examen, que cet arbre ne pouvait avoir plus de deux ou trois siècles. L'église porte des marques irrécusables d'une haute antiquité; elle se termine en hémicycle; deux portes latérales donnent seules accès dans l'intérieur, la porte principale ayant été murée. La voûte primitive fut ruinée par vengeance; elle a été remplacée par une toiture en bois formant terrasse, supportée par six colonnes surmontées de chapiteaux anciens. Cette église ne reçoit que fort peu de jour par des petites baies ménagées sur ses façades latérales, à la hauteur de la toiture. Les murs intérieurs de la nef sont ornés de carreaux émaillés, entre lesquels est enchâssée une pierre tombale assez caractéristique; elle fut taillée en l'honneur d'un certain Etienne mort en 1262 ou 1270; nous la reproduisons ici. (p. 317- Pierre tombale d'Etienne) A l'extérieur sont encastrées des dalles et des pierres sépulcrales.

Au dessus de la porte de l'église il y a une dalle sépulcrale avec une inscription [1] , (p. 317- Dalle sépulcrale d'Alise) en vers, gravée sur les quatre bords: elle porte la date de 1316, et un écusson:

 

Par votre amour infini, [de la Vierge,

Verbe de Dieu, qui avez reçu un corps

Par l'intercession de Votre Mère,

Pardonnez les péchés d' Alize:

Qui se reposa (en J. C. ) dans la grande date

Sept cent soixante-cinq:

Quand vous reviendrez au monde,

Réssuscitez-la dans votre gloire! Amen.

 

Le nom d'Alize ou Alise était, comme celui de Zabel, en grand usage durant la domination des Arméniens à Sissouan. Nous connaissons à cette époque Alise, sœur du roi Constantin, (fils de Baudouin), née (le sept février 1312), quatre ans avant l'érection de ce monument tumulaire, qui ne peut pas être le sien, vu le souhait de la rémission des péchés. On trouve aussi mentionnée la même année 1312, une autre Alise, la sénéchale de Chypre, fille de Héthoum, seigneur de Lambroun.

Un autre marbre noir d'une longueur de 0, 82 m. sur 0, 55 m. de large, est enchâssé à côté de l'autel; l'inscription datée de 1319, en est importante:

 

Par la volonté de l'immortel Bienfaiteur

Qui est le principe de tout être;

Le saint et le vaillant roi Ochine

Par la grâce de Dieu roi des Arméniens;

Construisit ce grand château

Pour ceux qui s'y réfugient.

Le fondateur de ce château (fut)

Constantin, issu de famille royale,

Celui qui est le maître du grand château

Qu'on appelle Téghine-kar:

Il fut achevé par ses efforts,

En sept cent soixante-huit (1329).

Or, que ceux qui s'y réfugient

Ou qui le regardent de leurs propres yeux,

Disent pour récompense:

Que Dieu lui soit miséricordieux,

Et qu'il hérite le paradis d'Eden. Amen.

 

Ce qu'il y a de plus remarquable dans cette inscription c'est le nom du château de Téghine-kar, (Roche jaune), d'où elle fut transportée; il ne devait donc pas être loin de Tarse. Il fut, à ce qu'on dit, renversé par un tremblement de terre avec plusieurs autres, en 1269; ce qui prouve que le château dut être érigé avant cette date. Or, nous ne trouvons pas auparavant d'autre Constantin de la famille royale que le célèbre Constantin père du roi Héthoum I er, et Bailli des Arméniens. D'un autre côté si nous lisons dans l'inscription les noms d'Ochine et de Constantin, cités l'un comme restaurateur, l'autre comme fondateur et la construction terminée en 1329, cela nous fait présumer qu'une année avant sa mort, Ochine donna ordre à un autre Constantin de restaurer le château, et peut-être ce dernier était-il le fils de Héthoum le chambellan, seigneur de Neghir. L'historien Aboulfaradj, parmi les châteaux et les bourgades que Noureddin avait occupés, durant la captivité de Josselin II, mentionne aussi le fort de Dacnakar, qui pourrait être le même que celui de Teghine-kar.

Dans l'église de la Sainte Mère de Dieu, un tableau de l'autel représente la Vierge tenant dans ses bras l'enfant Jésus: ils portent chacun un diadème en argent, et la peinture est placée dans un cadre du même métal, offert par le peuple, comme l'indique l'inscription:

 

Ce cadre d'autel en argent fut fait avec les offrandes du peuple de Tarse, l'an 600... (1151).

Au bord du cadre, on lit encore cette autre inscription gravée en relief:

Ce tableau d'autel encadré en argent par les offrandes du peuple,.... l'église de la Sainte Vierge, de Tarsous, l'an 600... (1151)!».

 

Jean Dardel, le dernier historien de Léon V, appelle cette grande église, Notre-Dame de la Coulomgne, et il ajoute que dans ce même édifice furent enterrés le roi Guy et son frère Bohémond; ils avaient été d'abord enterrés dans une chapelle à Adana, et furent transportés ici par l'ordre de Constantin III, successeur de Guy.

L'église est tout entourée de tombeaux d'Arméniens et d'étrangers chrétiens. Outre ces dalles et inscriptions, on trouve encore d'autres ornements appliqués contre les murs de cette grande église, comme ces écussons: (p. 319- Ecussons en bas-relief sur les murs de l'église de Tarse)

La quatrième église c'était Saint-Paul, aujourd'hui changée en mosquée sous le nom de Kilissé-djami. Cet édifice est rectangulaire et à trois nefs, bordées par des colonnes supportant des arceaux; les deux nefs latérales aboutissent à une construction transversale divisée en deux pièces, ayant chacune une porte; on y remarque la place de trois ouvertures, aujourd'hui murées. La porte principale est surmontée d'une tribune, destinée aux femmes; sur les côtés sont pratiquées trois autres portes. Le minaret est à droite de la porte principale; au-dessus de chacune des portes des sacristies sont gravées des inscriptions enchevêtrées difficiles à déchiffrer; voici celle de la porte de droite:

Cette porte du Seigneur est pour les justes;

Elle est l'habitation des (êtres) célestes.

Conservez Ochine, roi des Arméniens,

Accordez le pardon à toutes ses actions.

 

Les caractères enchevêtrés de celle de la porte de gauche sont très endommagés: il a été est impossible de la déchiffrer, et malheureusement elle n'a pas été photographiée pour un examen plus certain. On voit encore une autre inscription sur une pierre noire, au-dessus de cette même porte:

Moi Héthoum roi, j'ai construit ce temple, placé sous le vocable de Saint-Paul... temple pour prier Dieu.

On voit encore aujourd'hui dans la cour du consulat américain, une citerne appelée: Puits de Saint-Paul. On a trouvé au fond, dans une petite cavité, une pierre noire avec une inscription grecque presque effacée, dans laquelle on a réussi à lire le nom de Paul, ΙΙαυλου; à côté on a découvert enfoui sous terre un bassin en forme des fonts baptismaux, signe évident d'une ancienne église [2] .

L'église de Saint-Etienne est mentionnée dans un évangile copié en 1215 [3] .

L'église des Saints-Apôtres, fut construite au premier quart du XIV e siècle par le maréchal Baudouin, selon le témoignage d'un mémoire: «Remarquez les divers ouvrages de celui-ci (Baudouin): dans la grande et illustre ville de Tarse qui était sa résidence, il fit élever un temple sous le vocable des bienheureux Apôtres. Ce monument était sous tous les rapports magnifique; il avait une forme très élégante, sa hauteur, son autel, ses portes et ses voûtes étaient admirables; il était tellement éclairé que c'était une consolation et un stimulant de dévotion pour les fidèles, et Dieu lui-même devait en être content. Ce prince y établit des prêtres pour l'office, afin qu'ils priassent incessamment le Seigneur et qu'ils y célébrassent le mystérieux sacrifice du Christ. De même il fit préparer des habits de différentes couleurs et pourvut aux diverses nécessités de l'autel et des prêtres. Il y fit apporter encore un recueil de livres, des testaments divins, des prophéties et des évangiles, pour les besoins de l'église et pour la lecture aux grandes fêtes». Je crois que cette belle église fut aussi transformée en mosquée.

L'église de Saint-Jean Baptiste.

L'église de Saint-Sarkis (Serge); ces deux églises sont mentionnées dans le mémoire écrit en lettres d'argent sur la couverture d'un ancien évangile, conservée dans l'église de la Sainte-Vierge. Saint Nersès y faisait retentir sa parole, «très frequemment», selon ses propres termes, et il y voyait accourir une grande multitude, plutôt d'étrangers que d'Arméniens:

«Nous les voyons (les Latins) entrer dans nos églises, dit-il, et s'y prosterner avec foi: ils y viennent les mains chargées de présents, avec des lampes, des parfums, de l'huile; et je rends témoignage devant Dieu, qu'avec tout ce qu'ils donnent ou offrent en cierges et en encens à l'image de la Sainte Mère de Dieu, on pourvoit aux besoins de l'église de Tarse, et à ce qui est journellement nécessaire à notre couvent; ces offrandes sont en harmonie avec leur foi et leur zèle ardents pour le service de Dieu et la splendeur du culte». Ce saint homme avait érigé à la porte de cette église un autel ou une table pour distribuer des aumônes, et il disait: «Dans l'église de Tarse, nous avons décidé que le vendredi et le mercredi on distribuera à deux ou trois cents pauvres, du pain et des fèves; et si Dieu même et votre bienveillance (Léon I er ) nous en donnent, nous augmenterons ces aumônes». C'est vraiment une fortune singulière de voir cette église encore debout, après 700 ans et au milieu de tant de désastres, et c'est une fortune plus grande encore qu'elle soit restée aux mains des Arméniens. Dernièrement elle fut entièrement restaurée par l'architecte Avédik de Thalas.

Les Turcs ont à Tarse cinq ou six mosquées; l'une appelée Kïlissé-djami, était autrefois l'église de Saint-Paul; l'autre Oulou-djami, fut construite en 1385, par Eumer le Ramazan; cet édifice est remarquable par son ornementation, mais non par son élégance; elle est flanquée de quatre tours aux quatre angles et divisée en deux parties, l'une forme un cloître avec des arcades et des colonnes de granit, dont les chapiteaux sont en bronze doré. L'intérieur est orné de colonnes carrées qui en soutiennent la toiture. Une cour symétrique, pavée, sépare le cloître de la mosquée; le minaret assez grand se trouve isolé du côté droit de l'édifice. Une autre mosquée, dit-on, renferme le tombeau du prophète Daniel, et pour cette raison on l'appelle Mehkem hazréti-Daniel. Les musulmans ont encore d'autres tombeaux vénérés et des lieux de pèlerinage, tels que le cimetière de Beuyuk-Sini, se rendent aussi les chrétiens, car ils prétendent qu'il renferme le tombeau d'un saint, un certain évêque Pierre; ensuite le pèlerinage ou tekké de Hassan, qui vivait au XII e siècle, selon la tradition des Turcs; son tombeau avait une dalle de marbre blanc, portant une inscription en lettres cufiques, et se conservait au consulat d'Angleterre.

On ne voit pas d'autres monuments remarquables à Tarse, ni dans les marchés, ni dans les caravansérails, ni dans les bains; mais parmi ces derniers, il y en a un qui semble très ancien, et c'est pour cela qu'il porte le nom d' Eski-Hamam.

Nous ne pouvons indiquer l'emplacement des habitations ni les églises des Latins, qui s'établirent à Tarse lors de la première Croisade. En l201 et 1215, Léon accorda aux Génois une rue entière à Tarse, leur permit de construire une église, un four, des bains et des jardins [4] . Dans les archives de Gênes, on voit entre autres, une cédule légalisée le 14 novembre 1279 à Ayas, dans laquelle un certain Basile déclare avoir reçu de Manuel Lercari de Gênes, des draps d'une valeur de 300 piastres byzanto-sarrasines, pour les revendre à Tarse.

D'autres Italiens encore, à l'instar des Génois, durent fréquenter la ville de Tarse; ainsi, les Vénitiens, les Pisains et d'autres. La principale échelle était Ayas; mais comme cette ville tomba sous la domination des Egyptiens avant toutes les autres et fut entièrement ruinée, il est probable que les voyageurs étrangers tournèrent leurs pas vers Tarse.

Bertrandon fut le premier voyageur qui visita ces lieux après ce désastre (1432). Les alentours de Tarse lui parurent très fertiles, et il trouva plusieurs édifices anciens, encore debout. Le château même était en bon état, ceint d'un double rempart et en quelques endroits d'une triple muraille et de fossés. La même chose est rapportée par le Vénitien Barbaro, en 1471-2; le gouverneur de Tarse était alors le frère de Chah-Souar; le château était inaccessible de deux côtés, grâce à un mur de 15 brasses de hauteur, construit en pierres de tailles. Au devant il y avait une plate-forme carrée, l'on arrivait par un escalier. Elle était si large et si longue que mille personnes y pouvaient rester ensemble [5] . Il cite aussi le pont de pierre en arcades.

Paul-Luc qui visita ces lieux en 1704, dit qu'il a traversé du côté de l'est le pont de pierre, auquel il donne le nom de Mérikafa? et une grande porte de 30 pieds de haut et de 20 pouces d'épaisseur, toute bardée de fer, pour entrer dans les ruines de l'ancienne ville de Tarse, à laquelle il donne quatre lieues de circuit. L'église des Grecs semblait une cabane, tandis que celle des Arméniens était en bon état, et construite selon la tradition, par l'apôtre S. Paul. Il attribue la ruine de la ville aux tremblements de terre.

L'anglais Kinneir qui se rendit à Tarse en 1813, évalua la ville d'alors comme le quart de l'ancienne, et dit qu'une partie de l'église des Arméniens était très antique. Suivant cet anglais la population de Tarse se montait à plus de 30, 000 âmes pendant l'hiver. Dans ce nombre on comptait environ 200 familles arméniennes et 100 grecques. Durant l'occupation de la Cilicie par Ibrahim-pacha, (1832-39), le nombre des habitants s'élevait à 4, 000 sans compter la garnison; Tchihatcheff comptait en 1853, à Tarse, 1, 700 familles, parmi lesquelles 200 étaient arabes, 80 grecques et 50 arméniennes.


[1] Cette inscription est d'après celle qu'a publiée Langlois; elle mérite d'être vérifiée.

[2] Davis, 141.

[3] Cet évangile a été écrit selon le copiste dans le couvent de Saghro, qui doit-être le même couvent que le Saghrou, (Saghir?), l'endroit Saint Nersès de Lambroun a fait ses études, comme nous l'avons déjà mentionné.

[4] Dono... vicum unum in civitate Tarsensi, habendum et possidendum juro perpetuo et libere et quiete, et unam ecclesiam et terram ad faciendum et hedificandum in ea balneum et furnum, et at plantandum in ea jardinum. V. Langlois. Cartul. 127.

[5] In esso è un castello scarpato da due lati, di una scarpa alta passi 15, la quale è di pietre tutte lavorate a scarpello; davanti è un luogo piano, quadro et eminente, al qual si va per il castello con una scala, et è tanto lungo e largo, che terrebbe suso 1000 huomini. La terra è posta su un monticello non molto-alto. Jos. Barbaro, presso Ramusio, II, 100