Sisouan ou lArméno-Cilicie

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  L'ordre et la classification des forteresses selon les historiens de l'Arméno-Cilicie et selon d'autres mémoires, montrent que les territoires situés entre les seigneuries de Lambroun et de Partzerpert, étaient appelés durant le règne des rois arméniens: Districts ou Cantons du Château de Molévon; certes, ils tiraient leur nom de la grande et inaccessible forteresse de Molévon, château qui comme Lambroun et Babéron revenait des Grecs.

Sa situation est même indiquée par la statistique ecclésiastique; car Jean, le Frère du roi, est appelé évêque des «Districts dépendants du château-fort de Molévon, et d'une partie de Partzerpert». Ainsi Molévon devrait être limitrophe avec cette dernière du côté de l'ouest. Cependant il ne faudrait pas confondre Molévon avec Meloun; cette forteresse était située dans la plaine, tandis que Molévon doit être celle que les Grecs appelaient Molovon ou Mouloun, sur les flancs des montagnes. Les Latins, qui changeaient plusieurs fois les noms arméniens selon leur prononciation ou pour les traduire dans leur propre langue, l'appelèrent Molévon, Mons Livonis et par déclinaison Montis Livonis. Les Arabes l'appelaient, حصن الملون , Hesn el Meloun.

Au commencement du règne de Léon 1 er, le Seigneur de cette forteresse et des environs était un certain Աժառոս, Ajarus. Son nom nous le fait supposer grec; c'était, fort probablement, un descendant d'une ancienne famille grecque mais soumise ou lige à la domination arménienne, comme plusieurs autres seigneurs grecs et latins gouverneurs des districts et des forteresses. Après lui il n'est mentionné que Sir Léon, seigneur de Molévon, qui, au commencement du règne de Léon II, osa projeter une rébellion: s'unit-il au puissant prince Abelgharib; mais il fut pris avec ce dernier et remis entre les mains de Fervané général des Tartares et gouverneur de l'Asie mineure (1271).

Probablement après cet événement Molévon aura été confisquée, comme diverses autres forteresses. Durant le règne d'Ochine, au commencement du XIV e siècle, son frère Alinakh possédait la seigneurie de Lambroun, de Gouglag et de Molévon qui en faisait partie. De même, parmi les évêques de Molévon nous ne connaissons que les noms de deux ou trois; Jean, Frère du roi, que nous avons déjà mentionné, de 1260 à 1290, Nersès, qui en 1316 prit part au concile d'Adana, et Mekhitar, qui fut plus tard Catholicos.

Nous pouvons considérer Molévon sous deux aspects: comme un château-fort des montagnes de la Cilicie, et comme un domaine dans la plaine; c'est-à-dire que la forteresse dominait la plaine du haut des flancs des montagnes que nous avons décrites plus haut, et les vallons des affluents du Sarus. On pourrait dire plus simplement que la forteresse était située dans la vallée montueuse de Korkoun, , probablement le village de la tribu des Méléméndji, citée précédemment, porte jusqu'à présent le nom de Molévon, étrangement estropié. Non seulement sa position vers la plaine confirme ce que nous avons avancé, mais encore nous avons le témoignage d'un visiteur impartial qui nous rapporte les affirmations des habitants. Ils lui disaient qu'à la distance de deux heures et demie dans les montagnes, il se trouvait des ruines appelées Esghi-tache (Vieille pierre).

Il est probable que le passage entre la chaîne Ala-dagh et les dernières hauteurs de Boulghar, nous avons mentionné les stations, soit le Col de Molévon Փող Մոլեւոնի, comme l'ont nommé les Arméniens et comme le cite aussi Samuel d'Ani dans les appendices de sa Chronique. Il dit que les Egyptiens, après la prise de la ville de S. Jean d'Acre, s'emparèrent du Col de Molévon; et cela indique qu'ils ne purent faire aucun dommage à la forteresse.

Un second lieu qui vient confirmer notre assertion, c'est la mention d'un couvent situé près de la forteresse, comme le rapporte un mémoire, dans un manuscrit du nouveau testament, on y lit ces vers:

Dans le Château de Molévon,

Au couvent qui s'appelle Gampig;

Sous la protection de la S. Vierge,

Et des apôtres Pierre et Paul,

Et de la Sainte Croix miraculeuse:

Qu'elle nous soit gardienne!

Ce fut sous le règne de Léon.

«Or, souvenez-vous du gardien du couvent de Gampig, le révéré et chaste prêtre Jean qui fit écrire cela avec un grand désir»; etc. Je n'ai pas trouvé mentionné dans d'autres livres ni ce couvent Gampig ni le Vanér, ni d'autres qui étaient bâtis aux environs.

La célèbre forteresse de Molévon fait parler d'elle vers la fin du XV e siècle dans les histoires des Turcs dont les écrivains l'appellent Molèn ou Molvané. C'était un lieu florissant sous le règne de Bayézid II: pendant sa guerre contre les Egyptiens, les seigneurs de ces lieux qui paraissaient avoir été des Turcomans, se soumirent volontairement aux Turcs, mais les Egyptiens les subjuguèrent de nouveau (1487). L'année suivante Ali pacha, beglerbeg de Roumélie, leur ravit la forteresse de Molévon avec celles de Lambroun et de Gouglag. Avec ces forteresses sont citées encore la Hodja-kalé, entre les montagnes Ala-dagh et Utch-kapou, puis la Alénkache ou Alnakache, qui devait être située entre Gouglag et Molévon.