Après
l'extinction
du
royaume
des
Arméniens,
alors
que
Corycus
dépendait
des
Chypriotes,
il
fut
visité
par
plusieurs
voyageurs
français:
de
Caumont,
en
1418,
et
de
Bertrandon
en
1432;
celui-ci
l'appelle
un
château
maritime
à
60
milles
de
Tarse.
En
1425,
les
Egyptiens
firent
une
irruption
en
Chypre
et
firent
prisonniers
un
certain
Andronic
de
Corycus
et
un
autre,
et
les
emmenèrent
en
Egypte;
ils
voulurent
les
obliger
à
renier
leur
foi;
sur
leur
refus
ils
furent
décapités.
En
1448
ou
1454,
le
gardien
du
château,
Philippe
Attar,
livra
Corycus
aux
mains
d'Ibrahim,
seigneur
de
la
Karamanie,
puis
il
revint
en
Chypre
et
s'excusait
en
disant
qu'il
s'était
évadé
de
captivité;
mais
cette
excuse
ne
lui
servit
guère:
il
fut
jugé
traître
et
comdamné
à
mort,
avec
d'autres
officiers
supérieurs,
arméniens
et
chypriotes.
Karaman
craignant
la
colère
du
sultan
d'Egypte,
lui
céda
ce
château
inaccessible.
Quelques
années
après
les
Turcs
réussirent
à
le
prendre,
mais
les
Karamans,
alliés
aux
Vénitiens
(1471-2),
assiégèrent
Corycus
et
le
bombardèrent:
s'étant
rendus
maîtres
des
murailles
externes,
les
Turcs
furent
obligés
de
capituler.
Josaphat
Barbaro,
alors
ambassadeur
vénitien
près
de
Ouzoun-Hassan,
souverain
de
la
Perse,
décrit
le
château,
ainsi
que
nous
l'avons
vu
plus
haut.
Il
indique
aussi
un
autre
château
à
peu
de
distance
à
l'ouest
de
Corycus;
les
ruines
qu'on
en
voit
encore
témoignent
de
la
solidité
de
ses
fortifications
et
de
son
élégance;
il
mesure
environ
330
mètres
de
tour.
Barbaro
a
trouvé
illisible
l'inscription
arménienne,
gravée
au-dessus
de
la
porte.
Il
dit
que
le
château
était
bâti
en
partie
sur
le
roc
et
en
partie
au
bord
de
la
mer,
et
il
décrit
la
première
partie
sans
faire
aucune
remarque
sur
la
seconde.
Les
environs
étaient,
selon
ses
paroles,
montueux
et
pierreux,
semblables
aux
campagnes
de
l'Istrie,
mais
le
terrain
produisait
en
abondance
du
blé,
du
coton
et
différentes
espèces
de
fruits;
les
animaux
y
étaient
en
grand
nombre,
surtout
le
grand
bétail
et
les
chevaux.
Il
donne
au
château
le
nom
de
Churco;
d'autres
Italiens
l'appellent
également
Curco
ou
Chourco;
les
Français,
Courc,
Curc,
Court,
Cort,
Courcy;
dans
les
manuscrits
latins
on
trouve
Curcus,
Culcus,
Culchus,
Corc.
Jusqu'à
la
fin
du
XVII
e
siècle,
Corycus
non
seulement
était
habitée
par
des
Arméniens,
mais
ces
derniers
y
avaient
aussi
un
siége
épiscopal,
au
dire
d'un
clerc:
toutefois
cette
assertion
me
paraît
douteuse.
En
terminant
la
topographie
de
Corycus,
citons
les
paroles
de
l'éloquent
D
r.
Jean
d'Erzenga,
le
dernier
parmi
les
plus
versés
dans
la
littérature
arménienne.
Il
a
fait
retentir
plusieurs
fois
sa
parole
dans
les
principales
églises
de
Sissouan.
Sur
l'invitation
d'
Etienne,
également
docteur
à
Corycus,
et
auteur
probable
d'un
calendrier,
Jean
fit
un
discours
[1]
auquel
il
donna
le
titre
d'
Exhortations
sur
l'Eglise;
c'était
à
l'occasion
de
la
dédicace
d'une
église,
ou
pour
la
fête
de
la
Mère
de
Dieu,
dont
il
cite
l'image
que
nous
avons
mentionnée
plus
haut:
«Oh!
Toi,
mère
spirituelle,
célestement
mystérieuse,
toute
claire,
toute
lumineuse,
qui
es
appelée
du
nom
de
la
Mère
de
Dieu,
dont
tu
possèdes
l'
image
peinte...
mon
espoir
est
réalisé;
mon
désir
est
exaucé:
j'ai
vu
les
portes
de
la
Jérusalem
céleste;
des
ondes
agitées
du
monde
je
suis
arrivé
au
port...
Reçois
ces
pauvres
louanges
de
ton
faible
serviteur;
ces
paroles
ne
sont
pas
assurément
dignes
de
ta
grandeur,
pourtant
elles
m'ont
coûté
beaucoup
de
sueurs.
Qu'à
l'ardeur
de
mon
amour
s'associe
aussi
l'indulgence
de
ces
pères
spirituels,
et
de
ces
vieillards
et
frères
communs,
et
de
ces
nobles
amis».
[1]
Nous
serions
heureux
de
retrouver
ce
discours,
dont
nous
ne
possédons
malheureusement
que
la
péroraison.