Une
digue
joignait
le
château
du
bord
de
la
mer
avec
l'îlot
sur
lequel
est
construit
le
Château
de
mer,
appelé
par
les
Turcs
Kezlar-kaléssi,
(forteresse
des
fillettes):
suivant
d'autres,
Pambouk-kaléssi
(forteresse
de
coton).
La
jetée
qui
reliait
le
château
de
terre
à
celui
de
mer,
est
rompue,
et
il
n'est
plus
possible
de
visiter
ce
dernier
sans
barque
ou
sans
un
radeau.
Au
commencement
de
notre
siècle
une
partie
de
ces
constructions
restait
encore
debout,
et
Beaufort
affirme
que
c'étaient
de
grosses
pierres
massives
unies
ensemble,
sur
une
longueur
de
90
mètres;
à
l'extrémité
du
mur
on
voyait
une
construction
de
20
pieds
carrés,
garnie
de
poutres
à
ses
angles;
probablement
cette
espèce
de
piédestal
servait
à
porter
une
statue
ou
une
colonne;
il
se
pourrait
bien
aussi
que
ce
fût
un
phare;
mais
on
n'y
remarque
aucune
trace
d'escalier
pour
arriver
au
sommet:
le
fond
de
cette
espèce
de
tour
c'est
en
grande
partie
effondré
soit
par
l'action
de
la
mer,
soit
artificiellement.
Toute
la
surface
de
l'îlot
est
occupée
par
le
château
ovale
ou
presque
triangulaire;
les
murailles
ont
une
épaisseur
de
huit
pieds
et
sont
hautes
de
25.
Chaque
angle
est
muni
d'une
tour
de
60
pieds
de
haut,
entre
lesquelles
on
voit
cinq
autres
tours
basses
et
rondes.
Le
donjon
se
dresse
à
l'ouest;
la
porte
est
ornée
d'inscriptions
arméniennes.
Le
portail
principal
au
nord-ouest
est
taillé
en
ogive
et
orné
d'une
jolie
sculpture;
il
donne
accès
à
un
portique
voûté.
Si
ce
château
est
resté
jusqu'aujourd'hui
assez
bien
conservé,
c'est
grâce
à
son
isolement
au
milieu
des
eaux
de
la
mer,
qui
ont
arrêté
les
barbares
dans
leurs
invasions.
Langlois
le
dit
endommagé
de
ses
trois
côtés
et
à
l'intérieur:
malheureusement
on
n'y
remarque
pas
de
monuments
importants;
sur
les
murs
on
voit
des
lettres
grecques:
ΛΟΝ,
et
des
latines:
S.
B.
M.
—
M.
A.
B.
Deux
grands
réservoirs
ont
été
creusés
au
centre
du
fort,
sur
la
porte
duquel
est
sculptée
une
grande
croix,
sur
laquelle
on
voit
deux
inscriptions
arméniennes
en
relief,
avec
des
lettres
enchevêtrées,
l'une
de
Léon,
qui,
selon
l'usage
adopté
pour
les
inscriptions
de
monuments
importants,
porte
différentes
dates,
comme
celles
d'Adam,
d'Alexandre,
du
Christ,
des
Arméniens,
etc.
Nous
aurions
pu
peut-être
vérifier
ainsi
la
date
de
sa
construction;
mais
par
malheur
aucune
bonne
copie
ne
nous
en
est
parvenue
jusqu'à
présent;
celle
de
Langlois,
faite
en
1852,
ne
reproduit
aucun
chiffre
exactement:
celle
de
Beaufort,
en
1812,
était
sans
doute
la
plus
sûre,
mais
il
m'a
été
impossible
de
me
la
procurer.
L'autre
inscription,
longue
et
carrée,
est
gravée
sur
une
table
sculptée,
formée
de
six
grosses
pierres;
elle
se
compose
de
quatre
lignes
en
grandes
lettres:
on
y
voit
le
nom
du
roi
Héthoum
avec
la
date
encore
visible
de
700
de
l'ère
arménienne,
(1251
de
J.
C.
);
peut-être
devrait-on
ajouter
à
ce
nombre
la
lettre,
Է,
sept
en
arménien,
selon
la
copie
altérée
de
Langlois.
Cette
inscription
a
été
photographiée
par
les
explorateurs
plus
récents,
Favre
et
Mandrot,
comme
on
le
voit
par
notre
gravure
(p.
400-
Inscription
sur
la
tour
de
la
forteresse
de
mer
de
Corycus),
malheureusement
les
lettres
ne
se
distinguent
plus
bien;
dans
la
troisième
ligne
on
remarque
pourtant
une
erreur
de
Langlois.
On
y
lit:
«Le
commencement
de
la
construction
de
cette
forteresse...
Par
le
pieux
grand
Prince
des
Arméniens».
On
trouve
encore
dans
ce
château,
d'autres
inscriptions
grecques
et
des
sculptures,
mais
elles
y
ont
été
transportées
d'ailleurs.
Dans
les
murailles
extérieures,
surtout
du
côté
du
sud,
on
remarque
des
trous
et
des
lézardes
causés
par
les
boulets
de
canons.
De
vastes
pans
de
murailles
sont
encore
debout
dans
la
cité
de
Corycus,
de
même
que
plusieurs
autres
constructions;
parmi
lesquelles
on
voit
des
édifices
publics,
et
surtout
des
tombeaux
et
des
sarcophages
de
diverses
formes,
avec
des
inscriptions
grecques.
Une
de
ces
constructions
a
attiré
tout
particulièrement
l'attention
des
explorateurs;
c'est
un
monument
sépulcral
en
forme
de
mausolée
de
style
cyclopéen,
mais
construit
avec
des
pierres
plus
petites
et
portant
en
haut
la
croix
grecque,
et
une
inscription
du
bain
d'un
certain
Dionisius
Christianus.
On
n'y
découvre
pas
de
traces
d'églises,
à
part
une
seule
en
ruines,
ni
non
plus
de
souvenirs
arméniens;
il
paraît
que
bien
longtemps
après
l'évacuation
de
ce
lieu
par
les
habitants
on
continua
de
restaurer
et
de
maintenir
les
forteresses
en
bon
état.
Machau
qui
écrivait
à
la
fin
du
XIV
e
siècle
son
poème
sur
la
«
Prise
d'Alexandrie
»,
dit: