Je
ne
crois
pas
nécessaire
de
rapporter
ici
les
différentes
appréciations
des
voyageurs
qui
ont
exploré
ce
territoire
durant
ces
cinquante
dernières
années.
Parmi
les
récits
publiés,
celui
de
Langlois
est
le
principal
et
le
plus
détaillé,
mais
par
rapport
à
l'exactitude
on
ne
peut
pas
trop
s'y
fier.
Suivant
les
dernières
relations,
le
grand
commerce
de
Tarse
est
anéanti,
ainsi
que
tout
autre
progrès;
c'est
Mersine,
regardée
jadis
comme
le
port
de
Tarse,
qui
est
aujourd'hui
le
principal
centre
de
commerce,
et
dans
l'administration
civile,
c'est
Adana
qui
a
obtenu
tous
les
avantages.
Cependant
Tarse
n'est
pas
absolument
dépourvue
de
commerce;
on
y
voit
encore
plusieurs
marchés,
des
auberges
et
des
magasins
importants.
La
nature
qui
rend
le
séjour
de
Tarse
insupportable
pendant
l'été,
lui
prodigue
abondamment
les
produits
de
la
terre,
surtout
le
blé,
le
coton,
le
premier
rend
ordinairement
10
à
20
pour
un,
et
dans
les
années
humides,
jusqu'à
30
pour
un.
Je
n'ai
découvert
aucun
renseignement
certain
sur
les
alentours
de
Tarse;
j'indiquerai
seulement
ce
que
j'ai
trouvé
sur
les
cartes:
je
n'ai
pas
même
rencontré
dans
les
livres
de
nos
ancêtres
des
noms
de
villages
ou
de
lieux
habités.
Seulement
l'Itinéraire
de
Jérusalem,
(IV
e
siècle)
indique
entre
Tarse
et
Adana,
le
village
Pargas
ou
Pargais,
à
13
milles
romain
de
la
première
et
à
14
de
l'autre.
Au
nord
sur
la
route
des
Portes
de
la
Cilicie,
la
première
hôtellerie
en
partant
de
Tarse,
est
située
à
12
milles;
c'est
le
bourg
de
Mopsugrène
ou
Mansugrine,
près
duquel
se
voient
les
villages
Bostanli
ou
Bostandjik
et
Mézar-olouk.
Entre
ce
dernier
et
la
ville,
on
indique
au
nord,
Kodja-eurène,
dont
le
nom
rappelle
un
peu
celui
d'
Eroï,
faubourg
de
Tarse,
mentionné
durant
les
Croisades,
et
dont
la
moitié
de
la
dîme
passait
au
couvent
de
Sion
des
Latins
à
Jérusalem,
qui
avait
même
à
sa
disposition
un
bateau
sur
le
Cydnus
[1].
On
cite
au
nord-est
sur
le
chemin
d'Adana,
à
une
petite
distance
de
Tarse,
le
village
Yaramiche,
près
duquel
est
creusée
une
ancienne
citerne
voûtée,
appelée
Merdibali,
et
le
village
de
Keuti-keuy,
en
face
duquel
s'élève
un
monticule
de
terre.
Il
y
a
plusieurs
do
ces
monticules
dans
la
plaine,
presque
tous
à
la
même
distance
les
uns
des
autres;
ce
qui
a
fait
supposer
qu'on
les
avait
élevés
comme
postes
d'observation.
Au
sud
de
Tarse
le
sol
est
assez
bien
cultivé;
il
doit
y
avoir
plusieurs
villages:
le
plus
proche
de
la
ville
s'appelle
Ghiavour-keuy;
on
y
voit
une
petite
église:
les
habitants
sont
grecs
pour
la
plupart.
Un
autre
village,
Mantache,
est
à
une
heure
de
la
ville;
on
y
a
découvert
des
débris
de
constructions
romaines,
en
briques
et
en
pierres,
entre
autres
un
bain
[2].
Plus
loin,
les
villages
Pérkén,
Aliméli,
Déliméni?
Kéliméni-keuy.
Au
sud-ouest,
Yaïla-keuy,
Keumurlu
ou
Khamourlou
(Homourlou,
Chumurlu
ou
Chamarlije),
habités
par
les
Turcs;
mais
sur
les
mosquées
on
voit
des
inscriptions
avec
la
croix,
signe
d'une
origine
chrétienne.
Karadja-yaïassi,
Karadjilas,
Youmouk-kalé,
selon
d'autres
Houdoudés-kaléssi,
etc.
Ce
dernier
paraît
être
le
château
ruiné
mentionné
par
Beaufort
(1812),
situé
sur
une
colline
ronde
à
deux
kilomètres
de
la
mer;
il
formait
un
carré
de
90
pieds
de
côté;
on
y
voit
encore
une
tour
ronde
avec
deux
grandes
chambres:
c'était
une
construction
bien
fortifiée;
peut-être
est-ce
le
château
de
Budbeis
mentionné
par
Petermann
[3].
On
indique
encore
aux
environs
de
Tarse,
l'ancien
village
de
Nor
païd
(bois
neuf
)
avec
100
familles
arméniennes,
mais
je
ne
connais
pas
son
emplacement.
Nous
avons
déjà
mentionné,
comme
aussi
ancienne
que
Tarse,
une
ville
citée
par
les
historiens
anciens,
et
qui
ne
devait
pas
être
très
éloignée
de
la
précédente;
c'est
Ankiale,
ou
Ankialos,
('
Ανχια
̀
λη,
'
Ανχιάλος
),
regardée
comme
le
port
de
Tarse,
et
toutes
deux
érigées
le
même
jour
par
Sardanapale,
mais
les
savants
ne
sont
pas
d'accord
sur
sa
situation;
les
uns
la
rapprochent
ou
l'éloignent
de
la
capitale,
les
autres
la
disent
près
du
village
Kara-douvar;
quelques-uns
pensent
que
Deunuk-tache
faisait
partie
d'
Ankiale;
car
on
a
cru
retrouver
en
cet
endroit
le
tombeau
du
roi
assyrien.
Mais
comme
les
anciens
affirment
que
la
ville
se
trouvait
près
de
la
rivière
Ankiale,
et
que
de
nos
jours
on
voit
à
l'ouest
de
Tarse,
entre
Kara-douvar
et
Kazanly,
une
rivière
du
nom
de
Déli-sou,
il
semble
probable
que
ce
soit
l'emplacement
d'
Ankiale,
d'autant
plus
qu'on
y
aperçoit
des
tumulus.
Nous
parlerons
bientôt
de
cette
région
maritime
de
la
Cilicie;
mais
comme
les
mémoires
qui
concernent
le
port
de
Tarse
sont
inséparables
de
ceux
de
la
ville,
nous
nous
occuperons
maintenant
des
plages
maritimes
du
district
qui
est
entre
Pompéiopolis
et
l'embouchure
du
fleuve
Djahan.
Le
village
de
Kazanli,
près
duquel
s'en
trouve
un
autre
nommé
Yéni-keuy
(Village
neuf),
était
autrefois
le
port
de
Tarse;
il
est
à
vingt
kilomètres
à
l'ouest
de
Mersine,
port
actuel.
Ce
dernier
bourg
est
bâti
à
l'embouchure
de
la
rivière
Guzel-déré
ou
Mersine-tchaï,
non
loin
des
bords
de
la
mer;
l'espace
qui
s'étend
entre
ce
bourg
et
Kazanli
est
souvent
submergé,
car
le
sol
n'est
guère
à
plus
d'un
pied
au-dessus
du
niveau
de
la
mer.