Le
territoire
à
l'ouest
d'Ayas
jusqu'à
l'embouchure
du
fleuve
Djahan,
est
aussi
inculte;
on
n'y
voit
que
des
artichauts
sauvages.
Non
loin
de
Magaré,
on
trouve
d'autres
villages,
tels
que:
Ayvalic
et
Haï-lazélie(?)
A
l'est
d'Ayas
jusqu'à
l'extrémité
du
golfe,
sur
un
espace
de
vingt
kilomètres,
on
ne
voit
aucune
habitation.
Par
contre,
ces
landes
sont
peuplées
de
gibier;
on
y
trouve
des
perdrix,
des
lapins,
des
sangliers
et
aussi
des
bêtes
sauvages,
des
hyènes
et
des
chiens-loups,
surtout
pendant
l'hiver,
et
près
des
côtes
de
la
mer,
des
tortues
et
des
poissons
en
abondance.
On
cite
un
lieu
remarquable
à
une
lieue
environ
de
l'extrémité
du
golfe
et
à
12
kilomètres
au
nord-est
de
Magaré,
au
milieu
des
passages
des
montagnes,
qui
côtoient
la
mer
et
conduisent
à
Messis
et
à
Adana;
ce
lieu
aujourd'hui
appelé
par
les
Turcs
de
diverses
manières:
Kara-kapou
[1],
Dèmir-kapou
et
Kourd-kolak
est
tenu
par
les
savants
pour
les
Portes
d'Amanus,
('
Αμανιδες
ou
'
Αμανιχαι
Πύλαι,
Portœ
Amani
montis
ou
Amanicœ
Pylœ).
Cependant
on
donne
aussi
ce
nom
au
passage
de
Beylan,
qui
s'appelle
souvent
Porte
des
Syriens.
La
Démir-kapou
(Porte
de
fer)
est
une
grande
porte
en
arc,
construite
avec
d'immenses
pierres
cyclopéennes;
à
l'ouest
se
trouve
قورد
قولاق,
le
hameau
de
Kourde
koulak
avec
une
hôtellerie
d'une
construction
élégante,
où
séjourna
Ainsworth,
explorateur
anglais
(le
3
ou
4
décembre,
1839).
Ce
lieu
qui
devait
être
jadis
florissant,
vu
sa
situation
près
des
Portes
d'Amanus,
est
actuellement
désolé.
En
1842,
Derviche-Ahmed,
général
turc
envoyé
par
le
gouverneur
d'Adana
(Suléyman-pacha)
contre
Mestek-bey,
fit
camper
son
armée
dans
ces
lieux;
mais
il
ne
put
empêcher
ce
dernier
de
franchir
la
montagne
et
de
s'y
réfugier.
Près
de
cette
Porte
passe
une
petite
rivière
qui
se
jette
dans
la
mer.
(p.
475-
Porte
d'Amanus
=
Démir-kapou)
L'un
des
mamelons
avoisinants,
au
bord
de
la
mer
à
25
kilomètres
d'Ayas,
s'appelait
Mons
Caibo,
et
paraît
avoir
abrité
un
petit
port
ou
formé
un
promontoire.
Le
géographe
Uzzano
appelle
ce
lieu
Carbo,
nom
dont
s'approche
celui
de
Carpasso
(Capo
Carpasso),
près
d'Ayas,
dit-on.
C'est
là
qu'en
1303,
l'amiral
génois
Percivalle
della
Turca,
s'empara
d'un
navire
vénitien.
On
cite
de
même
un
autre
lieu
qui
se
rapproche
du
précédent,
et
par
sa
position
et
par
son
nom,
dans
le
département
d'Anazarbe;
c'est
Cavissos,
Καβισσος.
Quelques-uns
plaçaient
Caïbo
au
voisinage
de
Démir-kapou.
A
25
kilomètres
à
l'est,
Sanudo
indique
le
port
de
Canamella,
ou
Calamella
et
Caramilla,
qui
devait
être
florissant
et
a
dû
rivaliser
avec
Ayas,
car
le
golfe
portait
alors
le
nom
de
Golfe
de
Caramilla;
Willebrand
en
parle
aussi
dans
son
voyage
en
Cilicie,
durant
le
règne
de
Léon.
Notre
roi
lui-même,
dans
un
édit
de
1214,
cite
ce
lieu
avec
d'autres
et
dit
spécialement:
«...
etiam
Portus
de
Canamella»,
c'est-à-dire
qu'il
donnait
aussi
ce
lieu
en
gage,
aux
Hospitalliers,
pour
l'argent
qu'il
leur
avait
emprunté.
Plusieurs
auteurs
pensent
que
le
nom
de
ce
lieu
provint
de
Canne
et
miel
à
cause
de
la
grande
culture
qu'on
y
faisait
des
cannes
à
sucre.
A
l'angle
oriental
du
golfe,
on
trouve
de
grands
bancs
de
sable
et
les
ruines
de
Matakh?
près
desquelles
se
jette
dans
la
mer
la
petite
rivière
de
Bournase,
ainsi
appelée
du
nom
d'un
village
où
l'on
trouve
des
constructions
romaines,
des
arcades
et
des
portes.
Le
voyageur
Edib
appelle
ce
lieu
Bournase-kœuprussu,
du
nom
d'un
pont.
A
l'extrémité
supérieure
d'un
petit
vallon,
au
nord,
on
remarque
de
nombreuses
ruines
de
remparts
et
d'habitations,
un
grand
temple,
une
acropole,
au
centre
de
la
ville
sur
une
éminence;
en
dehors
une
longue
arcade,
des
aqueducs
se
dirigeant
à
l'est
et
à
l'ouest,
jusqu'aux
environs
de
Démir-kapou;
toutes
les
constructions
sont
de
basalte;
car
les
collines
des
alentours
sont
riches
en
cette
espèce
de
roche.
Suivant
l'examen
des
experts
et
les
paroles
des
géographes
anciens,
ce
lieu
est
le
même
que
la
ville
d'
Epiphanie,
appelée,
dit-on,
à
l'origine,
Æniandos.
Cicéron
y
campa
pendant
la
guerre
de
Cilicie
[2],
et
Pompée
y
fit
loger
une
partie
des
pirates
qu'il
avait
soumis.
Epiphanie
devint
un
siège
épiscopal
de
la
II
e
Cilicie
dès
les
premiers
siècles
du
christianisme
et
fut
la
patrie
de
Georges,
évêque
d'Alexandrie,
tué
durant
les
troubles
des
Ariens
et
des
païens
égyptiens.
Au
sud
de
ces
ruines,
près
de
Kara-kaya
(Roche-noire),
on
en
trouve
d'autres;
quelques
explorateurs
ont
pensé
qu'elles
appartenaient
à
Castabala
ou
Castabolum,
par
où
passa
Alexandre
le
Grand,
en
allant
de
Mallo
à
Issus.
Quant
à
nous,
d'accord
avec
plusieurs
autres
historiens,
nous
avons
placé
ce
lieu
plus
à
l'ouest.
Actuellement
cette
place
est
appelée
Thil-arakli.
Dans
le
voisinage,
à
l'est,
on
remarque
le
village
populeux
d'
Erzoun,
avec
ses
champs
fertiles
et
bien
ombragés;
au
sud
de
ce
dernier,
Alkhanly;
et
plus
près
de
Kara-kaya,
Saabrouk.
La
petite
rivière
Kara-sou
côtoie
ces
lieux
et
se
jette
dans
la
mer
au
nord-est
du
golfe.
[1]
M.
me
de
Belgiojoso
le
traduit
par
Porte
des
Ténèbres.
«Cette
Porte
est
un
ancien
arc
de
triomphe,
dont
les
ruines
figurent
admirablement
dans
le
paysage.
L'arc
s'ouvre
au
fond
d'un
ravin
dont
la
riche
végétation
contraste
avec
les
pentes
arides
par
lesquelles
on
y
descend.
Les
arbres
qui
entourent
la
Porte
des
Ténèbres,
sont
assez
touffus
pour
éteindre
en
quelque
sorte
la
clarté
du
soleil
et
ne
laisser
parvenir
jusqu'aux
vénérables
arceaux
que
quelques
pâles
rayons.
Du
haut
des
collines
qui
encadrent
le
ravin,
la
vue
s'étend
sur
la
mer
de
Syrie,
dont
les
vagues
mugissent
à
peu
de
distance,
et
sur
les
lignes
bleuâtres
de
ces
côtes.
Le
spectacle
est
magnifique,
surtout
pour
les
yeux
qu'ont
attristés
jusque
là
les
ombres
sinistres
des
premiers
défilés
du
Djaour-dagh-da.
—
Belgiojoso,
89.
[2]
D'après
Cicéron,
elle
est
située
à
une
journée
de
distance
d'Amanus:
—
«Abuissemque
ab
Amano
iter
unius
diei,
et
castra
apud
Epiphaniam
fecissem.
Cicero,
Epistolœ.