C'est
de
la
guerre
de
Crimée,
que
date
la
prospérité
de
Mersine;
elle
fut
alors
dotée
d'un
port,
que
l'on
construisit
avec
des
débris
de
Pompéiopolis.
Elle
s'agrandit
de
jour
en
jour
par
son
commerce
tant
du
côté
de
la
mer
que
de
la
terre.
Elle
reçoit
et
exporte
les
produits
de
la
Cilicie
et
des
pays
voisins.
(p.
322-
Mersine)
Pour
faciliter
aux
bateaux
l'accès
pendant
la
nuit,
on
a
construit
un
phare
à
un
demi-kilomètre
au
sud-ouest
de
Mersine;
la
tour
a
une
hauteur
de
15
mètres,
les
rayons
lumineux
se
projettent
toutes
les
deux
minutes,
jusqu'à
22
kilomètres
dans
les
nuits
claires.
Mersine
est
formée
d'un
assemblage
de
magasins,
de
factoreries,
de
maisons
élégantes,
pour
les
négociants
aisés
et
pour
les
consuls,
le
tout
mêlé
avec
les
maisons
pauvres
du
bas
peuple.
La
plus
grande
partie
des
habitants
est
formée
par
des
émigrés
venus
de
la
Syrie,
parmi
lesquels
se
trouvent
aussi
des
Chypriotes,
des
Grecs,
des
Nègres,
depuis
les
guerres
Egyptiennes,
et
plus
de
300
commerçants
européens,
qui
ont
une
église
desservie
par
des
Capucins
français.
Les
Grecs
possèdent
une
église
et
une
école;
parmi
les
citoyens
de
cette
nationalité,
le
plus
célèbre
par
ses
richesses
fut
un
certain
Mauromati,
qui
voulait
arroser
à
ses
frais
la
plaine
déserte
et
la
rendre
fertile,
mais
on
lui
en
refusa
l'autorisation.
Les
Turcs
sont
agriculteurs
ou
bergers.
Le
nombre
des
habitants
dépasse
dix
mille.
Pendant
les
chaleurs
de
l'été
les
familles
aisées
se
retirent
sur
les
pentes
des
montagnes,
dans
les
petits
villages
de
Guezna
et
d'
Itchmé,
à
cinq
ou
six
heures
au
nord
de
la
ville.
Près
d'
Itchme
on
remarque
des
thermes
sulfureux
et
des
traces
de
bains
anciens.
Les
alentours
de
Mersine
riches
en
jardins,
sont
pleins
d'agréments.
Plusieurs
espèces
de
jolies
plantes
et
des
arbres
fruitiers,
surtout
le
pêcher
exquis,
le
poirier
et
l'abricotier,
y
abondent.
Le
myrthe
y
est
très
répandu,
et
c'est
probablement
de
cet
arbrisseau,
appelé
Mersinie,
Μυρσίνη,
par
les
Grecs,
que
vient
le
nom
de
la
ville.
Nous
donnons
en
note
la
liste
de
plusieurs
espèces
de
plantes,
sauvages
ou
cultivées,
que
Kotschy
et
d'autres
botanistes
ont
cueillies
aux
alentours
de
Mersine;
nous
y
ajoutons
les
espèces
qui
croissent
dans
les
voisinages
du
mont
Bride
[1].
Dans
les
bois
et
dans
la
campagne
le
gibier
pullule.
Citons
entre
autres
les
tétrao-galio,
la
cigogne
blanche,
les
sangliers,
les
daims,
les
lièvres
syriaques.
Dans
les
marécages
on
aperçoit
de
petites
tortues
et
des
mauritanes
(testudo
mauritanica),
et
dans
les
plaines
cultivées,
on
remarque
souvent
dans
les
labourages,
des
couples
de
différentes
espèces,
comme
le
chameau
attelé
avec
l'âne,
ou
le
chameau
avec
le
buffle.
A
cinq
ou
six
kilomètres
à
peu
près
à
l'est
de
Mersine,
on
voit
dans
la
plaine
une
pierre
massive
haute
de
7
mètres,
appelée
par
les
Turcs
Dirékli-tache
(Pierre
à
colonne)
et
qui
rappelle
les
menhirs
celtiques
[2].
Tout
près
de
cette
plaine
s'élèvent
trois
collines
artificielles,
qui
servaient
peut-être
d'observatoires
dans
les
temps
anciens.
Au
sommet
de
l'une
on
remarque
encore
quelques
traces
d'un
fort,
mais
la
plupart
des
pierres
ont
été
prises
pour
les
constructions
du
bourg.
Strabon
le
géographe,
en
décrivant
ces
plages,
après
avoir
mentionné
Ankiale,
place
au
nord
de
cette
ville
une
forteresse
ancienne
et
inaccessible,
appelée
Kuinda,
Κύινδα:
les
Macédoniens
y
avaient
caché
leurs
trésors;
Eumène
s'en
empara,
après
avoir
vaincu
Anti-gone.
Quelques
explorateurs
prétendent
retrouver
cette
forteresse
sur
une
colline
derrière
Anazarbe,
mais
c'est
trop
en
reculer
l'emplacement:
il
pourrait
se
faire
qu'il
y
eût
près
de
cette
ville
un
lieu
de
ce
nom,
mais
ce
ne
peut
être
le
château
mentionné
par
Strabon.
La
forteresse
qui
y
répond
le
plus
par
sa
position
et
par
son
nom,
est
le
Synande,
dans
la
province
d'Héraclée.