Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  Le dernier des affluents occidentaux du Sarus est la rivière Korkoun, qui est plus à l'est que les autres que nous venons de mentionner. Quelques-uns appellent cette rivière Kara-sou d'autres Kara-bounar (Source noire) [1], pour mieux indiquer qu'elle sort des montagnes de ce nom. La source est à 1, 690 mètres d'altitude. Si ces montagnes, nommées aussi Kerk-bounar-dagh, ne sont pas les mêmes que celles que certains voyageurs appellent Utch-kapou (Trois portes), elles doivent être au moins parallèles à cette dernière chaîne. Elles forment une partie de la frontière sud-est du district de Tiana, qu'elles séparent de la Lycaonie et de la Cilicie. Des monticules et des collines coupent en deux la vallée du Korkoun, dont la partie principale, celle de l'ouest, appartient en propre à la rivière Korkoun; tandis que la partie qui reste à l'est doit être considérée comme appartenant à l'un de ses affluents, la petite rivière Eudjémiche ou Adjémiche. Le chemin qui longe cette dernière rivière, va dans la direction du nord-est et aboutit à Césarée: celui du Korkoun conduit, du côté du nord, dans la direction de Tiana; du côté du sud, il tourne un peu à l'ouest, entre dans le vallon de Kerk-ghétchid, et aboutit au chemin de la forteresse, près du Pont de bois. Sur chacune de ces deux routes, qu'il serait plus exact d'appeler des passages étroits, on a bâti des khans (hôtelleries), établi plusieurs des fontaines et construit des moulins à eau.

Le premier des khans, dans la région sud de la vallée du Korkoun, se trouve au pied du mont Karendja et s'appelle Yossounlou-khan. De ce khan part la route qui côtoie la rive droite de la rivière et aboutit à Méléméndji-khan [2] ou Kamechély [3] , station située à une dizaine de kilomètres du pied oriental du mont Kezel-dagh; il y avait , il y a quelques années, 12 petites maisons en bois, dispersées au milieu des noyers et des platanes. La résidence du gouverneur (kaïmakan) de la tribu d'Afchar, s'appelait Méléméndji-oghlu; la tribu comprenait selon Tchihatchef, 1, 500 tentes, sans compter les familles qui habitent vers les montagnes du Kozan.

En 1875, selon la relation d'un voyageur, un riche Arménien d'Adana construisit dans ces lieux plusieurs habitations ou des établissements. Tout près de , dans un vallon, sur la droite, se trouve une église qui est un lieu de pèlerinage pour les Arméniens [4] .

Près du khan de Méléméndji, il y a un pont; ainsi le chemin qui était d'abord à l'ouest du fleuve, sur la rive droite, passe à l'est sur la rive gauche, se trouve le village Solalik, et un peu au loin une rivière descendant du mont Kourd-sivri se mêle aux eaux du Korkoun: près du confluent de ces deux rivières, on a construit un grand moulin.

A gauche du fleuve, il y a le grand bourg de Béréketly, à 1, 270 m. d'altitude: la princesse Belgiojoso le nomme la ville Médème; elle y vint en 1852 et logea chez le directeur des mines [5] . En face de ce bourg, mais sur la rive droite du fleuve, se trouvent les mines, connues sous le nom de Béréketly-madén ou Esghi-madén. Elles se trouvent distantes de 15 heures de marche environ des mines des Monts Boulghars (64 kilomètres). L' Eunly-sou, affluent du Korkoun dans cette région, s'appelle aussi, à cause des mines, Béréketly-sou; pourtant les mines sont à une assez grande distance du vallon d'Eudjémiche (vingt kilomètres environ). Dans toute cette région, jusqu'aux sources du fleuve au nord, aux montagnes Kerk-bounar à l'ouest, et aux sommités qui s'élèvent du côté de l'est, on ne trouve aucun lieu remarquable. On n'y voit que les restes encore peu explorés de la forteresse de Kétchi-kalé; à une dizaine de kilomètres au nord de Béréketly [6] .


[1] Edib et Tchihatchef.

[2] Suivant Fischer.

[3] Suivant Béral.

[4] Davis, 201. Toutefois la position de Méléméndji n'est pas en  concordance suivant les deux explorateurs; l'un le pose au nord des passages de Gouglag sur sa carte, l'autre au sud; peut-être présument-ils deux lieux distincts.

[5] «Médém, ville bien connue dans l'empire turc pour ses mines de plomb. Je logeai chez le directeur des mines, qui en est en même temps l'entrepreneur, et qui m'accompagna dans ma visite à ses fourneaux. C'étaient des fourneaux primitifs s'il en fut jamais. Le minerai était jeté dans de grands trous au milieu d'un feu d'enfer, d'où le plomb liquéfié sortait par de petits canaux creusés dans la terre, et venait tomber et se refroidir dans une cavité pratiquée au dessous  du fourneau. Il y a plusieurs mines ça et dans la montagne, et la plus grande partie n'en est pas exploitée. En voyant la quantité de plomb que les fours vomissaient perpétuellement, le petit nombre d'hommes occupés à l'en tirer, et la simplicité extrême des moyens employés, je me dis que la spéculation devait être bonne pour l'entrepreneur», etc. Belgiojoso, Asie Mineure.

[6] Nous lisions dans un journal de 1890, que: «Le directeur du musée de Berlin, M. Homann, avait entrepris, il y a deux ans, des fouilles à Djébéli-Béréket, district dépendant du vilayet d'Adana. Le ministère des travaux publics a accordé une nouvelle autorisation à M. Homann pour la continuation des fouilles encore pendant une année».