Sisouan ou lArméno-Cilicie

Հեղինակ

Բաժին

Թեմա

  Les bords de la mer se dirigent en cet endroit vers le nord, puis tournant vers le sud, forment le célèbre promontoire de Sarpédon, et au milieu, la baie semi-circulaire appelée de nos jours Agha-liman ou Ak-liman, à seize kilomètres de Séleucie, à laquelle elle sert de port. Sur le bord occidental de cette baie on remarque actuellement le village turc d' Agha-liman-iskélessi. (p. 387- Sarpédon = Agha liman, ( 1 / 15 ou 15, 000) Ce bourg a un port et du côté du nord on remarque un petit château demi-ruiné, en forme d'octogone irrégulier, avec d'épaisses murailles et des tours aux angles. Une partie de l'enceinte de ce château est occupée par de misérables cabanes.

Autrefois, avant la fondation de Séleucie, il y avait une ville, appelée ville de Holmi, ' ' Ολμοι, à 80 stades à l'ouest de l'embouchure du Calycadnus. Le district s'appelait de son nom, Holmia, et selon d'autres Hormia; après la construction de Séleucie, les habitants d'Holmi abandonnèrent cette ville pour se transférer dans la nouvelle.

Au commencement du XVII e siècle, les pirates s'étant multipliés dans la Méditerranée, les navires italiens se virent dans la nécessité de se battre avec eux. En 1612, les chevaliers de Malte et les Toscans leur donnant la chasse, s'emparèrent de l'île de Κόω ̃ ς ou Κω ̃ ς (l'actuelle Stanco ou Stanchio). Les pirates ayant fait prisonniers dans une bataille, une quarantaine de Florentins, leur avaient coupé la tête et les avaient exposés sur les murailles d' Agha-liman. A cette nouvelle le duc de Toscane, Cosme II, entra dans une grande colère; il envoya six navires de guerre sous la conduite de l'amiral Inghirmani, avec 40 chevaliers de l'ordre de Saint Etienne, et un renfort de soldats, dont une partie était formée par des volontaires de différentes nations. En 1613, ils attaquèrent la forteresse, ils s'en rendirent maîtres et délivrèrent 240 chrétiens prisonniers: trois cent cinquante pirates furent faits prisonniers et huit navires capturés, dont deux de guerre.

A une demi-heure à l'est d'Holmi, sur un petit promontoire qui s'avance dans la mer, on voit les débris d'un grand édifice, nommé aujourd'hui Chehir-Houran ou Chour-eurén; il est formé par de grandes pierres de taille; on y voit au milieu une grande salle et des fenêtres voûtées, et sur le pavé on trouve des restes de mosaïques: quelques-uns l'ont jugé un palais, d'autres un couvent, d'autres enfin un château. (p. 388- Chéhir-Houran)

En face de ce lieu est le promontoire de Sarpédon, Σ αρπεδών ou Σ αρπηδώνια α ̉́ χρα, considéré comme limite des deux Cilicies. Dans le célèbre traité d'alliance des Romains avec Antiochus le Grand, il fut reconnu comme frontière du domaine de ce dernier et des villes libres de l'Asie Mineure. Comme on peut le voir sur les cartes, ce promontoire s'allonge vers le sud en forme de langue: d'où le nom vulgaire de Lissan-el-kahbé (Langue de mauvaise femme); les Italiens l'appelaient Lingua di bagascia, et quelquefois simplement: La Bajaxia, ou Lena de Labagea, suivant Sanudo: celui-ci le dit très plat et sablonneux et la mer très peu profonde sur une longueur d'un mille. Les Français lui donnaient le nom de Langue de Bagasse. Quant à la baie d' Agha-liman, on l'appelait, Portus Pinum, ou Porto di Pinto, ou Porto di San Clemente. Presqu'à 150 mètres de l'extrémité du promontoire on a élevé un phare sur une maison située à une hauteur de 15 mètres au-dessus du niveau de la mer; ce phare rayonne sur un espace de huit milles.

Nous finissons ici la description des plages maritimes de la Pamphylie et de la vallée du Calycadnus, ainsi que du pays de Sir Adan; nous nous sommes avancés parfois un peu dans l'intérieur des terres, nous avons remarqué les châteaux des princes ou des barons liges de nos rois Roupiniens.

Parmi les principaux châteaux cités dans la relation du couronnement de Léon, il en est plusieurs dont la position nous est entièrement inconnue et dont nous ne trouvons le nom dans aucun autre mémoire, par exemple Covas et Sinite, qui avaient pour maître le baron Romanus; selon l'ordre de l'énumération, ils paraissent être dans la partie inférieure de la vallée du Calycadnus ou aux environs; et comme parmi les diocèses de Pamphylie, on trouve mentionné celui de Colvassa, Κολβασα, on pourrait peut-être l'identifier avec Covas: le nom de ce château ne se trouve pas dans la relation de Sempad, pas plus que celui de Sinite, mais seulement dans la chronique de l'historien royal.

Celui-ci place après les châteaux de Norpert et de Camartias, et avant Maghva et Sig, les châteaux d' Andauchedza ( Անդաւշծա ), et de Coupa, ( Կուպա ) dont le maître était le baron Baudouin: c'est donc qu'on devrait les chercher. Dans l'énumération des châteaux de l'ouest on trouve entre Manovghad, Alari et Galonoros, et le château de Lagravéni sous la dépendance des deux princes Constantin et Niciphore, peut-être père et fils; les noms de ces lieux aussi bien que ceux de leurs maîtres sont grecs: on doit chercher leur emplacement à l'ouest de la Pamphylie. Nous indiquerons ici parmi les noms incertains, Atarus et Astrus; le premier est donné par Sempad dans la liste des places qui étaient sous l'autorité de Romanus, tandis que l'historien royal attribue à Romanus les châteaux de Sinite et de Covas: ce même historien attribue au connétable Sempad l' Asteros et d'autres châteaux; je ne puis affirmer si Asterus est écrit correctement et s'il forme un lieu distinct; ou s'il ne faut voir dans ce nom qu'une corruption d'Asgouras, que nous avons déjà cité.

A cette même époque le frère de Sempad, Ochine, était, dit-on, maître de Corycus, de Manion, de Gantchi et de Mitizon, lieu inconnu. Toutes ces places dont nous venons de rapporter les noms pour compléter notre histoire nationale, solliciteraient de nouvelles et patientes recherches.

Selon les étrangers et les anciens géographes, il y avait encore dans ces parages qu'on appellait jadis pays de Sir Adan, d'autres petites villes maritimes et commerçantes, auxquelles nous avons jugé inutile de nous arrêter, car, ou elles n'ont pas été visitées par les explorateurs des côtes ciliciennes, ou ils n'y ont rien découvert de remarquable. Parmi ces lieux nous pouvons citer: Pisorgie, Πισόργια , entre Célénderis et Crambousa, que les anciens géographes indiquent à 45 stades du cap de Craunie. Mylé ou Mylas, MtiXa , entre Zéphyrion et Sarpédon: c'est une petite ville sur un petit promontoire. Néssulion, Νεσούλιον , petite rade à l'ouest à Mylas, vis-à-vis de laquelle se trouve la petite île de Pitioussa, Iluttouaa, probablement l'une de celles qui étaient près de Zéphyrion, etc.