Il
est
donc
bien,
évident
que
non
seulement
il
y
avait
des
marchands
étrangers
qui
passaient
par
Ayas,
mais
qu'il
y
en
avait
aussi
un
grand
nombre
qui
s'y
étaient
établis,
et
surtout
des
Italiens;
parmi
ceux-ci
la
plus
grande
partie
étaient
des
Vénitiens
et
des
Génois,
et
il
y
en
avait
même
qui
étaient
devenus
bourgeois
de
Sis.
Il
se
trouvait
aussi
des
artisans
et
des
manufacturiers,
parmi
lesquels,
en
première
ligne,
des
Cambellotti,
des
Tabernarini,
des
Charpentiers
(magister
asie),
des
serruriers;
un
de
ces
derniers,
d'après
ce
qu'il
est
dit,
habita
à
Ayas
pendant
25
ans;
des
tisserands,
des
tanneurs,
(pelliparii),
des
calfats,
(calafatti),
des
monnayeurs
royaux,
des
tailleurs,
parmi
ceux-ci
il
est
fait
mention,
en
1274,
de
Manchetta
et
Obertino,
fils
de
Pietro
Calafatto;
des
rouliers
ou
charretiers,
(curlus),
et
des
marins.
La
principale
industrie
des
indigènes
et
des
étrangers
était
celle
des
cambelotti,
dont
nous
avons
déjà
parlé,
et
des
samitti,
tissus
de
soie
et
d'or.
Le
roi
Sempad,
en
1298,
acheta
des
pièces
de
ce
tissus
pour
en
faire
présent
au
Sultan;
son
frère,
le
roi
Ochine,
en
1310,
envoya
au
Doge
de
Venise
des
draps
d'or,
(ad
aurum),
et
de
soie,
(setae),
de
la
valeur
de
20
livres
de
grosses.
C'est
à
cette
dernière
sorte,
sans
doute,
que
devaient
appartenir
les
pièces
d'étoffe
que,
le
roi
Constantin
II,
envoya
au
pape
en
1346
et
que
son
ambassadeur
cacha
au
fond
du
navire
en
passant
par
Venise.
Le
gouvernement
de
cette
ville
fut
informé
de
cette
fraude,
toutefois
il
n'en
fit
pas
payer
la
taxe
[1].
De
tout
ce
que
nous
venons
de
dire,
on
peut
présumer
qu'à
Ayas
on
ne
parlait
pas
seulement
plusieurs
langues,
mais
qu'à
cause
de
la
diversité
des
peuples
qui
y
vivaient,
il
dut
s'y
contracter
des
liens
de
famille
entre
les
Arméniens
et
les
occidentaux
et
que
ceux-ci
et
ceux-là
demeuraient
souvent,
dans
les
mêmes
maisons.
Plus
haut
nous
avons
déjà
parlé
de
la
Dame
Franque,
ainsi
que
d'
Alice,
femme
de
Jannino
de
Domo,
génois,
mort
en
1279,
dans
les
premiers
jours
d'avril.
Alice,
le
9
de
ce
même
mois,
avait
requis
un
procureur
arménien
pour
se
faire
délivrer
sa
dot
de
250
besants
arméniens,
ce
qui
fait
croire
que
sa
lettre
était
écrite
en
arménien.
Nous
trouvons
encore
un
nom
qui
paraît
aussi
arménien,
Astexana,
porté
par
l'épouse
d'un
certain
Guillaume
Lavorabene
[2].
Nous
voudrions
savoir
si,
en
échange
de
tous
les
navires
qui
affluaient
d'Europe
à
Ayas,
celle-ci
n'envoyait-elle
pas
à
son
tour
des
vaisseaux
arméniens,
arborant
leur
pavillon
national,
sur
tous
les
points
de
la
Méditerranée,
du
Pont-Euxin
et
de
la
vaste
mer
des
Indes;
ou
si,
à
l'exemple
des
étrangers
qui
s'étaient
fixés
à
Ayas,
à
Sis
et
à
Missis,
les
Arméniens
à
leur
tour
n'allaient,
eux
aussi,
s'établir
dans
des
ports
étrangers,
principalement
dans
ceux
du
double
littoral
de
la
belle
Italie?
[1]
«
Certe
pecce
Cembeletorum
et
Pannorum
ad
aurum,
quas
portat
(ambaxator)
ad
Dominum
Papam,
ex
parte
dicti
regis».
—
Libri
Grat.
XI.
[2]
Je
crois
que
nos
lecteurs
nous
sauront
gré
de
connaître
les
alliances
conclues
par
le
mariage
entre
les
familles
nobles
arméniennes
de
Sissouan
et
celles
des
gentilshommes
étrangers,
surtout
avec
celles
des
Français.
Nous
allons
en
donner
une
liste
qui
fera
juger
de
la
grande
quantité
des
unions
qui
durent
aussi
avoir
lieu
entre
les
bourgeois
et
le
bas
peuple:
Maris
arméniens:
Femmes
françaises
ou
étrangères:
Baron
Léon
I
er.
=
I
re
femme:
Marie,
fille
d'Isaac
Comnène.
2
e
femme:
N...
N...
fille
de
Baudouin,
Comte
d'Edesse.
Roupin
II.
=
Isabelle,
fille
de
Humfery,
seigneur
de
Karak.
Léon
I
er,
roi.
=
Zabel
l'Antiochéenne.
2
e
femme:
Sibile,
fille
d'Amauri,
roi
de
Chypre.
Licus,
frère
de
Héthoum
I
er.
=
Agathe,
fille
de ...
Thoros,
le
roi.
=
Marguerite,
fille
de
Hugue,
roi
de
Chypre.
Sempad,
le
roi.
=
Isabelle,
fille
de
Guy
d'Ibelin,
nièce
de
Marie
fille
de
Héthoum
I
er.
Ochine,
le
roi.
=
2°
femme:
Jeanne,
fille
de
Philippe
de
Tarente,
nommé
empereur
de
Constantinople.
Léon
III.
=
Agnès
ou
Marie,
fille
d'Amauri,
seigneur
de
Tyr,
et
de
Zabel
fille
de
Léon
II.
Léon
IV.
=
Eléonora
ou
Constanzia,
fille
de
Frédéric,
roi
de
Sicile.
Héthoum,
seigneur
de
Corycus,
l'historien
=
Isabelle,
fille
de
Guy
d'Ibelin
et
de
Marie
sœur
de
Héthoum
I
er.
Héthoum,
le
Maréchal.
=
Fimie,
fille
de
Balian,
seigneur
de
Sidon,
et
nièce
de
Fimie
fille
de
Héthoum
I
er.
Femmes
Arméniennes
mariées
à
des
étrangers.
Arta,
fille
de
Thoros
I
er.
=
Baudouin
I
er,
roi
de
Jérusalem.
N...
N...
fille
de
Léon
le
Baron.
=
Josselin
I
er,
Comte
d'Edesse.
Talitha,
fille
de
Stephané.
=
Bertrand,
seigneur
de
Jiblé.
Philippine,
fille
de
Roupin
II
=
Théodore
Lascaris,
empereur
de
Nicée.
Alice,
fille
du
même
Roupin
II.
=
Raymond,
prince
héritier
d'Antioche.
Rita,
fille
de
Léon
I
er.
=
Jean
de
Brien,
roi
de
Jérusalem.
Zabel,
fille
du
même
Léon
I
er.
=
Philippe,
prince
héritier
d'Antioche.
Stephania
(Emilia),
sœur
de
Héthoum
I
er.
=
Jean
d'Ibelin,
seigneur
de
Jaffa.
Sibile,
fille
de
Héthoum
I
er.
=
Bohémond
VI,
prince
d'Antioche.
Marie,
fille
de
Héthoum
I
er.
=
Guy
d'Ibelin,
sénéchal
de
Chypre.
Fimie,
fille
du
même
Héthoum
I
er.
=
Julien,
seigneur
de
Sidon.
Zabloun,
fille
de
Léon
II
=
Amaury,
frère
du
roi
Henri
II,
seigneur
de
Tyr.
Rita,
fille
du
même
Léon
II.
=
Michel
Antronicus,
empereur
de
Constantinople.
Tephano-Théodora,
fille
de
Léon
II.
=
Fiancée
à
Ange
Comnène.
Alice,
fille
de
Héthoum
de
Lambroun.
=
Philippe
d'Ibelin,
sénéchal
de
Chypre.
Zabel,
fille
d'Ochine,
seigneur
de
Sarouantikar.
=
Thoros,
fils
de
Guy
d'Ibelin
et
de
Marie
fille
de
Héthoum
I
er.
Zabel,
fille
d'Ochine
le
Maréchal.
=
Balian
d'Ibelin.
Rémie,
sœur
de
Constance
II.
=
Bohémond,
seigneur
de
Corycus,
fils
de
Jean
de
Lusignan.