Un
de
nos
Pères
mekhitaristes,
le
P.
Paul
Méhérian,
qui
avait
traversé
Payas
en
1773,
et
demeuré
chez
le
consul
français,
parle
différemment
des
habitants:
«Les
mahométans
aussi
bien
que
les
Arméniens,
dit-il,
sont
en
général
des
brigands;
c'est
pourquoi
le
consul
nous
accompagna
lui-même
à
Beylan,
en
nous
précédant
à
cheval.
Pendant
que
nous
montions
la
montagne
escarpée
par
le
chemin
raboteux
de
Beylan,
les
muletiers
parlaient
entre
eux,
mais
personne
ne
comprenait
leur
language;
ce
n'était
ni
l'arabe,
ni
le
syrien,
il
n'avait
pas
même
de
ressemblance
avec
l'arménien.
Nous
étions
tout
étonnés
de
leur
savoir
linguistique;
je
leur
demandai
enfin
en
turc,
de
quelle
nationalité
ils
étaient;
ils
me
répondirent
qu'ils
étaient
des
Arméniens
et
qu'ils
parlaient
1'arménien.....
Nous
prêtâmes
alors
attention
à
leur
discours,
et
nous
nous
apperçumes
qu'ils
prononçaient
par
fois
quelques
mots
arméniens...
Un
jour
vinrent
nous
trouver
chez
le
consul
six
personnes
armées,
qui
nous
demandèrent
un
livre
de
psaumes
et
un
évangile...
Je
leur
demandai
ce
qu'ils
en
voulaient
faire.
L'un
d'eux
me
répondit
qu'il
était
prêtre.
—
Je
lui
demandai
alors
comment
un
prêtre
pouvait
être
armé
comme
il
l'était.
—
Et
lui
me
répondit:
Le
prêtre
de
ce
lieu
est
comme
ça.
—
Sur
quoi
j'ajoutai:
Vas-tu
à
l'église
ainsi
armé?
—
Oui,
me
répondit-il,
mais
à
mon
entrée
dans
l'église,
j'enlève
mes
armes
et
je
les
reprends
à
la
sortie,
après
la
messe».
Quelques
jours
après,
1'occasion
se
présentant,
ils
firent
voir
leurs
mauvais
instinct.
Comme
notre
Père
se
mettait
en
route
avec
son
compagnon,
douze
hommes
bien
armés
se
présentèrent
devant
eux
pour
les
empêcher
de
continuer
leur
chemin,
exigeant
d'eux
de
l'argent.
Cependant
le
Père
refusait;
alors
l'un
d'eux,
s'élançant
devant
les
autres
vint
vers
eux;
c'était
un
Arménien.
—
«Mes
Pères,
leur
dit-il,
ceux-là
sont
des
chiens;
il
faut
bien
leur
jeter
quelques
os
et
ainsi
vous
pourrez
continuer».
Le
Père
suivit
ce
conseil
et
leur
jeta
quelques
pièces
d'argent;
«malgré
cela,
dit-il,
ce
n'est
qu'à
grande,
peine
que
ces
barbares
nous
laissèrent
aller»
[1].
Au
milieu
de
la
montagnes,
au
nord,
se
dresse
un
château
appelé
Beylan
Costanté
ou
Boustanta;
dans
1'une
des
chambres
il
y
a
un
monument
funéraire
et
des
faisceaux
de
flèches
anciennes.
Il
y
a
encore
du
côté
d'Alexandrette
le
village
de
Kurdlu,
mais
c'est
une
vraie
tanière
des
brigands;
près
du
même
se
trouve
le
village
d'
Attyk,
où
l'on
voit
les
ruines
d'une
église
construite
avec
des
pierres
de
taille.
C'est
à
Beylan
et
aux
alentours
qu'eut
lieu
la
grande
bataille
décisive
entre
les
Turcs
et
les
Egyptiens,
en
1832,
le
19
juillet.
Après
la
défaite
des
premiers
à
Hems,
le
généralissime
Husséin,
s'empressa
d'occuper
le
passage
de
Beylan
et
s'y
fortifia.
De
même
Ibrahim,
après
son
entrée
triomphale
à
Alep
se
hâta
d'y
venir
et
ayant
divisé
son
armée
en
deux,
il
tenta
de
forcer
des
deux
côtés
le
passage
des
Portes
d'Amanus;
pourtant
les
feux
continuels
des
Turcs
le
mirent
en
grand
danger;
ils
s'étaient
fortifiés
sur
les
hauteurs
et
dans
les
défilés,
et
se
battaient
avec
acharnement.
Enfin
les
Egyptiens
réussirent
à
faire
cesser
le
feu
des
batteries
turques,
et
descendant
des
montagnes,
se
précipitèrent
sur
leurs
troupes,
les
mirent
en
déroute
et
les
obligèrent
à
une
fuite
précipitée;
1'acharnement
des
Egyptiens
d'un
côté,
de
l'autre
la
difficulté
des
lieux
furent
cause
du
massacre
d'un
grand
nombre
des
fuyards.
On
dit
que
les
Turcs
perdirent
dans
cette
bataille
13,
000
hommes,
sans
compter
les
prisonniers,
et
quarante
canons.
Par
cette
victoire
Ibrahim
s'était
rendu
maître
en
un
jour
de
toute
la
Syrie;
le
grand
bourg
de
Beylan
souffrit
beaucoup
des
bombardements
des
deux
armées
ennemies.
L'année
suivante
un
voyageur
anglais
traversant
cette
contrée,
parvint
à
Beylan
pendant
la
nuit;
mais
il
le
trouva
désert.
Un
autre
voyageur
italien
rapporte
ainsi
ses
sentiments
à
la
vue
de
ce
lieu:
«Inoltrata
era
la
notte,
e
la
luna
già
da
parecchie
ore
alzata
sull'orizzonte,
versava
i
suoi
argentei
raggi
sulle
case
e
sul
colle:
tutto
era
silenzio
all'intorno,
se
non
che
tratto
tratto
si
udiva
il
grido
del
vigile
muezzim,
che
dall'alto
della
meschita
indiceva
la
preghiera.
Era
una
delizia
pel
viaggiatore
passare
una
simil
notte
a
Beilan.
Lentamente
salendo
il
rapido
e
tortuoso
sentiero
del
colle,
scorgeva
al
di
sotto,
all'intorno,
le
sparse
abitazioni,
alle
cui
finestre
brillava
tratto
tratto
un
ultimo
lume
che
spegnevasi
tosto.
Alcuni
momenti
ancora
ed
anche
pel
viaggiatore
sarà
deposto
sull'ospitale
pavimento
il
semplice
letticiolo;
il
fuoco
gitterà
una
viva
fiamma,
gli
si
porrà
in
mano
la
tazza
del
bollente
caffè,
e
la
pipa
rilucente
di
egregio
lavoro.
Allora
come
è
bello
il
riposo
anche
su
di
un
letto
di
terra!
Ma
i
suoi
occhi
potranno
essi
chiudersi
al
sonno,
mentre
che
la
luna
splende
di
tutta
la
sua
luce
sui
precipizi,
sui
boschi
e
sulle
vette
dell'Amano?
Da
manca
è
il
cimitero
dove
riposan
le
ossa
di
chi
sa
quante
generazioni;
a
destra
la
moschea
col
suo
spiccato
comignolo
e
il
fiancheggiante
minaretto,
e
sopra,
il
kan
maggiore
della
città
quasi
addossato
alla
rupe.
Raggi
di
luce
trapelano
dalle
sue
piccole
finestre;
un
antico
acquedotto
attraversa
il
torrente,
e
l'acqua
del
monte
scorre
sotto
il
suo
arco.
Il
nostro
viaggiatore
provô
il
piacere
che
dà
un
si
fatto
asilo
in
un
paese
selvaggio,
in
una
tal
notte
e
con
tal
tempo.
La
sua
guida
erasi
smarrita,
ogni
passo
che
dava
innanzi,
invece
di
avvicinarlo,
parea
che
più
il
portasse
lontano
dall'abitato;
le
macchie
nere
dei
boschi
e
le
rupi
si
accumulavano
da
ogni
parte;
quando
l'abbaiar
di
un
cane
lontano
sulla
sinistra,
li
trasse
entrambi
alla
sua
volta,
e
giunsero
ben
presto
alle
sospirate
case.
Ebbero
buona
accoglienza
e
cortese
ospizio.
Le
giovani
donne
della
casa
ammanirono
e
portarono
loro
innanzi
una
modesta
cena
che
fu
seguita
da
una
canzone
montanara,
specie
di
poesia
popolare
che
non
era
priva
di
grazia.
Aveano
vino
eccellente
come
a
Beilan:
le
donne
erano
ben
fatte,
fresche,
ridenti;
capelli
intrecciati
e
ricadenti
sulle
spalle.
La
parola
cortese,
il
viso
gioviale
rallegrano
ovunque
gl'incontri;
ma
se
questa
parola
è
posta
sulle
gentili
labbra
che
il
pudore
non
ispogliò
delle
sue
grazie
primitive,
quali
tenere
commozioni
non
vi
si
destano
in
petto,
alle
più
leggiere
attenzioni,
ai
minimi
cenni
di
quelle
creature,
che
la
prima
volta
in
vostra
vita
avete
veduto,
e
che
vedrete
forse
1'ultima!
La
fiamma
che
scopietta
sull'ardente
focolare,
la
pietosa
canzone
del
montanaro,
la
nettezza,
la
comodità
di
quella
casa,
le
cortesi
persone
che
l'abitavano,
venivano
a
formare
un
dolce
contrasto
col
muto
ed
oscuro
deserto
che
ne
circondava.
Fra
il
piacere
del
riposo,
dell'udire
e
del
vedere,
trascorsero
alcune
ore,
ci
staccammo
a
malincuore
dai
nostri
ospiti
per
coricarci,
non
presso
il
focolare
tuttavia
vivo
ed
ardente,
ma
al
chiaro
di
luna
sul
letto
di
terra,
dal
quale
il
lago,
la
valle,
il
monte,
il
convento,
ne
si
mostravano
tanto
chiari,
come
se
fosse
dì
alto.
Magnifica
scena
che
quasi
sarebbesi
detta
una
visione!
Il
piccolo
cimitero
di
Beilan
scoprivasi
anch'esso
co'suoi
bianchi
monumenti,
che
vestiti
del
mesto
raggio
della
luna,
rendevan
l'immagine
di
donne
biancovelate
e
piangenti
sui
sepolcri
de'loro
cari.
Le
iscrizioni
onde
son
pieni
quei
monumenti,
apparivan
pure
chiare
e
distinte
all'occhio.
Non
le
leggevamo,
eppure
il
sapere
ch'erano
i
segni
di
un
affetto
che
un
dì
era
vivo
in
terra,
ne
commoveva
soavemente
l'anima,
e
ciascuno
nel
suo
segreto,
qualunque
fosse
quel
nome
che
era
stato
inciso
sui
marmi,
qualunque
fosse
la
mano
che
ve
lo
aveva
inciso,
pregava
pace
a
quelle
ossa,
e
mite
la
giustizia
di
Dio
sovra
quei
sepolti.
Quando
cogli
occhi
pregni
di
pianto
contempliamo
la
vita
del
mondo,
oh!
come
ne
appare
oscura!
Vane
speranze!
inutili
timori!
affanni
eterni,
ecco
la
scena
che
ci
si
para
innanzi!
Un
piccol
cimitero
a
sommo
di
un
colle
alpestre,
da
cui
si
ode
il
lontano
mormorare
del
solingo
ruscello,
che
scende
di
sasso
in
sasso
dalla
cima
del
monte;
che
suono
tranquillo ,
che
invito
di
riposo!
La
voce
dell'eternità
par
ch'in
esso
si
celi.
Le
fresche
ombre
di
alberi
ospitali
coprono
la
metà
delle
oscure
tombe,
mentre
1'altra
si
apre
a
ricevere
il
raggio
che
il
cielo,
giusto
con
tutti,
le
manda
dall'alto
della
sua
gloria».
—
Briano,
409-11.
Quelle
différence
entre
ce
dernier
récit
et
celui
de
notre
Père
Méhérian,
et
les
appréciations
de
ces
deux
voyageurs,
sur
le
même
peuple,
mais
à
soixante
ans
d'intervalle
[2]
!
Un
peu
à
1'écart,
du
côté
nord,
sur
la
montagne,
on
voit
les
ruines
d'une
belle
église
ancienne,
de
style
antique
et
de
forme
oblongue,
ornée
d'une
double
rangée
de
colonnes,
avec
un
plafond
supporté
par
des
arcades.
[1]
Ce
P.
Paul
MÉhÉrian,
qui
écrivit
sont
autobiographie,
était
du
village
d'Arindj,
dans
le
canton
de
Mouche;
il
est
mort
nonagénaire,
en
1814.
[2]
Les
naturalistes
qui
ont
exploré
le
territoire
de
Beylan
y
ont
remarqué
diverses
espèces
de
plantes,
telles
que
l'Anemone
blanda,
l'Helleborus
vescicarius,
le
Thlaspi
perfoliatum,
la
Viola
bracteolata,
l'Alcea
Lavatereflora,
l'Adenocarpus
divaricatus,
le
Gonocytisus
pterocladus,
le
Doryclinum
Kotschij,
le
Cytisopsis
doryclinifolia,
l'Astragalus
Andrachne,
l'Onobrychis
gracilis,
l'On.
aurantiaca,
l'Orobus
grandiflorus,
le
Sorbus
trilobata
exyloba,
le
Sedum
stoloniferum,
le
Ch
œ
rophyllum
libanoticum,
la
Serratula
cerintiflora,
l'Ainsworthia
trachycarpa,
l'Asperula
libanotica,
le
Galium
Pamphylicum,
le
Ptosimopappus
bracteatus,
la
Centaurea
lycopifolia,
l'Origanum
lœvigatum,
le
Thesium
heterophyllum,
le
Salix
nigricans,
l'Arum
Dioscoridi
Philisteum,
le
Colchicum
Decaisnei,
le
Biarum
Bovei,
etc.